La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) suit de près l’évolution de la situation relative à la variole simienne (variole du singe), et nous collaborons avec les gouvernements pour assurer aux travailleurs de la santé une protection adéquate lorsqu’ils dispensent des soins.
Le 23 juillet 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifier la variole simienne comme une urgence de santé publique de portée internationale. Le virus se comporte de façons nouvelles qui alimentent sa propagation dans le monde entier. De plus, l’OMS cherche à renommer le virus afin de mitiger certaines implications discriminatoires et stigmatisantes liées à son nom. En attendant, la FCSII fera référence au virus en parlant de hMPXV – nom actuellement utilisé dans la communauté scientifique – afin d’enraciner davantage la stigmatisation liée au virus.
En qualité de travailleurs de la santé, nous devons être vigilants. Comme nous l’avons fait maintes et maintes fois – pendant le SRAS, le H1N1, le SRMO, le virus Ebola et la COVID-19 – la FCSII encourage fortement toutes les personnes à suivre le principe de précaution. Selon ce principe, le plus haut niveau de précaution doit être mis en œuvre en attendant le consensus scientifique sur la façon dont le virus se propage. Cette directive était particulièrement clairvoyante par rapport au virus de la COVID-19 qui ultimement s’est avéré en suspension dans l’air. Actuellement, la science est encore incertaine par rapport au hMPXV. Il semblerait que le virus a quelque peu changé, comme le prouve sa transmission rapide dans le monde entier. Tant que nous n’aurons pas pleinement compris les vecteurs de transmission du hMPXV, tous les travailleurs de la santé devraient privilégier la prudence; cela signifie des précautions contre la transmission par voie aérienne, par gouttelettes ou par contact.
L’Agence de la santé publique du Canada a été transparente par rapport à cette incertitude scientifique, reconnaissant la possibilité que le hMPXV pourrait être en suspension dans l’air. Par conséquent, l’ASPC recommande aux établissements de santé de mettre en œuvre les protections contre la transmission par gouttelette ou contact, ainsi que les protections contre la transmission par voie aérienne jusqu’à ce que l’on en sache davantage au sujet du potentiel de transmission par aérosol.
Cette directive respecte le principe de précaution.
À l’échelon provincial, la FCSII et les syndicats infirmiers provinciaux ont communiqué avec leur médecin hygiéniste en chef pour insister sur le besoin d’adopter une approche de précaution.
Une autre couche importante de protection sera la vaccination. Le vaccin contre la variole, qui offre une certaine protection contre le hMPXV, est actuellement distribué de façon ciblée aux populations à risque. En ce moment, l’approvisionnement en vaccin est limité. Il reste à voir si une campagne de vaccination de masse des travailleurs de la santé sera nécessaire. Comme toujours, nous encourageons tous les travailleurs de la santé à se faire vacciner dès que le vaccin sera disponible.
Finalement, nous savons par expérience que les éclosions de maladies infectieuses ont tendance, depuis très longtemps, à mettre de l’avant des stéréotypes nuisibles et stigmatisants pour les groupes en quête d’équité. Dans le cas de la COVID-19, nous avons observé une augmentation tragique et déplorable du racisme envers les Asiatiques, racisme que nous combattons encore aujourd’hui.
Une préoccupation majeure par rapport au hMPXV est d’arriver à faire l’équilibre entre le besoin de communiquer le risque et comment le faire sans stigmatiser des populations. Les fonctionnaires de la santé publique concentrent actuellement leurs communications et leurs efforts sur les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et chez qui le virus semble avoir gagné de l’emprise. Or, les virus ne font pas de discrimination. Les efforts actuels pour rejoindre et informer cette communauté sont conçus pour leur permettre d’évaluer leurs risques et prendre des précautions. Bien que ces efforts soient essentiels, nous devons faire attention de ne pas stigmatiser une population qui n’est pas encore remise des blessures permanentes et de la stigmatisation qu’elle a subies pendant la pandémie du sida.
En qualité d’infirmières et d’infirmiers, nos interactions positives avec les patients, les clients et les résidents ont de profondes répercussions. Elles peuvent avoir un impact qui dure toute une vie. Malheureusement, le contraire est aussi vrai. Des expériences négatives au sein du système de soins de santé dissuadent les personnes en quête d’équité à aller chercher les soins dont elles ont besoin, et cela contribue à l’inégalité et aux résultats néfastes en santé.
Pendant que nous surmontons ce nouveau défi, assurons-nous que chacun puisse avoir accès à des soins sûrs, compassionnée et d’affirmation.
Pour en savoir davantage sur le hMPXV, consultez les sources suivantes :
Variole simienne : Mise à jour sur l’éclosion – Canada.ca
Cinq choses à savoir sur la variole simienne (amc.ca)
Centers for Disease Control and Prevention – hMPXV (en anglais seulement)
Principaux repères sur l’orthopoxvirose simienne (who.int)
Pour en savoir davantage sur comment combattre le racisme, l’homophobie et la transphobie dans le secteur de la santé, veuillez consulter les articles suivants de la FCSII :
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