Le 1er mai 1981, lors de la Journée internationale des travailleurs, la Fédération nationale des syndicats d’infirmières et infirmiers voit le jour. Cette organisation va représenter les infirmières et les infirmiers syndiqués à l’échelle nationale. Plus de 300 délégués, représentant chaque syndicat infirmier du Canada, ont voté à l’unanimité pour créer cette organisation qui, en 1999, prendra le nom de Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII).
Prenez connaissance de la chronologie des événements marquants qui ont forgé la FCSII et les syndicats infirmiers provinciaux au Canada. Pour en savoir davantage, lire Forger notre place : Récits des leaders du mouvement syndical des infirmières et infirmiers du Canada.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant décisif pour le Canada, les femmes, notre système de soins de santé et le personnel infirmier au sein du système. La guerre met fin à la Grande Dépression, et les infirmières veulent alors de meilleures conditions de travail et une rémunération plus équitable, y compris un salaire comparable à celui d’autres professions. Avec l’avancée de ce mouvement, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) approuve, en principe, la négociation collective et recommande d’accréditer, en tant qu’agents négociateurs, les associations infirmières provinciales. Cette décision a probablement été influencée par l’adoption, en 1944, des Règlements des relations ouvrières en temps de guerre (décret CP 1003), qui comprennent un cadre détaillé pour tenir compte des syndicats.
En 1946, le Québec adopte la Loi sur les infirmières et les infirmiers qui permet la négociation collective. Les infirmières et les infirmiers de Montréal créent alors le premier syndicat infirmier indépendant, l’Alliance des Infirmières de Montréal (AIM), syndicat affilié à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, qui devient, en 1960, la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Au départ, l’AIIO n’appuie pas complètement la syndicalisation. L’association comprend surtout des infirmières et des infirmiers occupant des postes de gestion et dont les intérêts diffèrent souvent de ceux du personnel infirmier travaillant aux premières lignes. En 1946, l’AIIO adopte, lors de son assemblée générale annuelle, une résolution qui va à l’encontre de « toute infirmière qui fait la grève en tout moment et pour tout motif ». Cette résolution sera seulement abrogée en 1972.
Le concept d’une organisation nationale d’étudiantes et d’étudiants en sciences infirmières au Canada avait été débattu depuis plusieurs années et, en 1971, l’Association des étudiantes infirmières universitaires du Canada (AEIUC) est créée pour représenter les étudiantes infirmières universitaires, et pour y ajouter, plus tard, les titulaires de diplômes. Cette idée a pris près de 20 ans avant de mûrir.
Au début des années 1970, différentes associations infirmières de l’Ontario négocient séparément en tant qu’unités individuelles. Les infirmières et les infirmiers veulent uniformiser les salaires et les normes de travail, et demandent à leurs associations provinciales respectives de former un syndicat central.
L’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario a été créée lors d’une réunion d’une journée tenue à l’Hôtel Westbury de Toronto en 1973. On pouvait lire dans le communiqué de presse : « Le 13 octobre 1973, un syndicat a été formé afin de permettre aux infirmières de négocier collectivement pour toutes les infirmières de la province. Les Statuts de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO) ont été adoptés par plus de 300 représentantes de 85 associations infirmières indépendantes, accréditées en tant qu’agents négociateurs pour les infirmières travaillant dans des établissements de soins de santé, au sein d’unités de santé publique, d’organisations d’infirmières visiteuses, et d’industries. »
L’AIIO reconnaît qu’il faut agir par rapport aux mauvaises conditions de travail du personnel infirmier. Plusieurs associations provinciales commencent à négocier collectivement. Pour le faire, certaines créent des comités distincts de relations de travail ou de négociation. L’absence de succès pour améliorer les conditions de travail et les salaires par la négociation collective a motivé davantage le personnel infirmier à se tourner vers la syndicalisation.
Une décision historique en droit canadien du travail retire aux associations infirmières provinciales leurs unités de négociation collective. Cela a changé la vie de tous les infirmiers et les infirmières du Canada.
En 1973, la Cour suprême du Canada établit l’inadmissibilité, pour la Saskatchewan Association of Registered Nurses (Association des infirmières et infirmiers autorisés de la Saskatchewan), à être agent négociateur pour les infirmières et les infirmiers. Cette décision respecte la décision d’origine de la Cour d’appel de la Saskatchewan selon laquelle l’association infirmière ne pouvait agir en qualité d’agent négociateur parce qu’elle était composée majoritairement de gestionnaires et cela constituait un conflit d’intérêt.
Les infirmières et les infirmiers de l’Ontario avaient déjà des organismes distincts, et les associations infirmières des autres provinces avaient commencé à ressembler davantage à des syndicats en prenant différentes mesures contre leurs employeurs. Plusieurs associations infirmières provinciales avaient des comités de négociation distincts ayant différents degrés d’autonomie. La décision de la Cour suprême a donné un élan à la tendance déjà amorcée. À la suite de cette décision, des syndicats infirmiers indépendants voient le jour dans tout le pays.
Représentés par la Registered Nurses’ Association of Nova Scotia (Association des infirmières et infirmiers autorisés de la Nouvelle-Écosse), les infirmières et les infirmiers de Windsor (Nouvelle-Écosse) se syndiquent. Au début, environ la moitié d’entre eux se joignent mais, après une longue série de réunions, le nombre de membres atteint près de 100 %. Lorsque les négociations stagnent, un vote de grève est demandé et le début de la grève est prévu le jour avant l’ouverture, par la Reine Elizabeth II, du nouvel hôpital de Windsor. L’employeur conclut une entente.
En 1974, une campagne de syndicalisation commence dans le but de recruter des membres pour un syndicat infirmier. Le succès est impressionnant. L’année précédente, une nouvelle loi a été adoptée interdisant aux dirigeants d’intervenir dans les organisations des employés. Comme l’association infirmière provinciale comprenait à la fois des cadres supérieurs et des membres du personnel, les infirmières et les infirmiers étaient motivés à trouver une voix plus forte et plus unie pour négocier collectivement.
La Newfoundland Nurses’ Union (Syndicat des infirmières et infirmiers de Terre-Neuve) est formée à l’automne 1974. Le nom est plus tard changé pour Newfoundland and Labrador Nurses’ Union (Syndicat des infirmières et infirmiers de Terre-Neuve-et-Labrador). Ce nom demeure officiel jusqu’en 2014. Par la suite, le syndicat décide d’ajouter le mot registered (autorisé) au nom pour qu’il corresponde mieux à ses membres. Le nom devient alors Registered Nurses’ Union Newfoundland & Labrador (RNUNL), soit le Syndicat des infirmières et infirmiers autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador (SIIATNL).
La Saskatchewan Union of Nurses (Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan) est officiellement créé le 19 janvier 1974 lorsque la Cour suprême du Canada rend sa décision historique selon laquelle les associations infirmières provinciales de la Saskatchewan ne peuvent représenter efficacement l’infirmière moyenne parce que ces associations comprennent sont formées majoritairement d’infirmières occupant des postes de cadres. La création officielle du SIIS devenait inévitable.
Ressentant la pression des prochaines négociations pour une nouvelle convention collective, un groupe d’associations d’infirmières et d’infirmiers de première ligne de la Saskatchewan prennent l’initiative de créer un comité de négociation et un comité pour examiner les options permettant aux infirmières et aux infirmiers de maintenir leur autonomie. Lors d’une réunion ayant pour but de parler de cet enjeu, 83 infirmières et infirmiers de 43 associations infirmières votent à l’unanimité pour adopter une motion pour former un syndicat qui représenterait les infirmières et les infirmiers en Saskatchewan.
S’opposant au rejet des demandes relatives à leurs salaires, les infirmières et les infirmiers de quinze hôpitaux publics du Nouveau-Brunswick commencent, au cours de l’année 1975, à téléphoner pour dire qu’ils sont malades. Les infirmières et les infirmiers ont appelé cela la « grippe syndicale ». La presse écrite et le premier ministre Hatfield du Nouveau-Brunswick ont qualifié leurs actions d’irresponsables.
Le 7 février 1975, une ordonnance d’injonction oblige les infirmières et les infirmiers de l’Hôtel-Dieu de Campbellton à revenir au travail. Même si le différend par rapport au salaire a été réglé l’année suivante avec une augmentation salariale remarquable de 24 %, les infirmières et les infirmiers savaient qu’il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour protéger leurs droits.
La Manitoba Organization of Nurses’ Associations (Organisation des associations infirmières du Manitoba) est créée en 1975 et, la même année, avec un mandat de grève, l’association obtient des augmentations salariales importantes pour les infirmières et les infirmiers. En huit ans, le nombre de membres grimpe à 7 000, et les salaires passent de 3,87 $ à 12,48 $ l’heure, avantages sociaux en sus.
Lors d’une réunion de la Registered Nurses’ Association of Nova Scotia (Association des infirmières et infirmiers autorisés de la Nouvelle-Écosse), les 14 et 15 juin à Stellarton, les membres forment la Nova Scotia Nurses’ Union (Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse). L’association est dissoute et un syndicat provincial, avec sections locales reconnues, est formé. On en était venu à la conclusion qu’il fallait renforcer les Statuts et séparer l’association professionnelle de l’organisme négociateur. Tom Patterson, ancien agent des relations publiques, devient le nouveau directeur général et Winnie Kettleson occupe le poste de présidente.
Le 6 mai 1977, l’association infirmière provinciale de l’Alberta convoque une assemblée générale qui aurait lieu immédiatement après son assemblée annuelle. 1 300 infirmières et infirmiers assistent à cette réunion, tenue à Calgary, pour parler de la création d’une organisation indépendante de négociation. Gurtey Chinell, présidente du comité de négociation de l’association, annonce la décision de former une organisation indépendante, et demande le soutien de l’association afin de protéger les conventions collectives déjà en place. Ainsi, est né le syndicat United Nurses of Alberta (UNA), soit le syndicat des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta (IIUA).
Le 14 juin 1977, l’ancien comité de négociation aménage dans de nouveaux locaux pendant que le syndicat Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta, ainsi que la majorité des associations infirmières, font des demandes en vertu des droits du syndicat successeur, et le font en qualité de sections locales reconnues par le syndicat des IIUA.
Sous l’autorité des syndicats infirmiers SIIS, SIIATNL et du comité provincial de négociation collective de l’Î.-P.-É (qui a précédé le syndicat Prince Edward Island Nurses’ Union), un comité est créé pour parler de la structure potentielle, des dispositions constitutionnelles, et en matière de financement, qui seraient nécessaires pour créer une organisation nationale représentant la voix des infirmières et des infirmiers syndiqués. Ces discussions, qui ont commencé en 1978, ont mené à un congrès fondateur à la fin avril 1981.
En 1978, cinq ans après la décision historique de la Cour suprême, les infirmières et les infirmiers du Nouveau-Brunswick ont formé un syndicat autonome, le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick. Le syndicat a été formé à partir du conseil provincial de négociation qui l’a précédé, et qui faisait partie de l’association infirmière provinciale. Les liens avec l’association ont été graduellement rompus et, finalement, l’association s’est retirée de toute participation à la négociation collective pour les infirmières et les infirmiers.
Lors de l’assemblée annuelle 1978 du syndicat infirmier SIIS, une décision clé est prise. Elle reconnaît l’importance de l’éducation des membres, notamment le fait que davantage d’infirmières et d’infirmiers ont besoin de formation dans les domaines suivants : relations publiques, relations de travail, négociations, et cela est nécessaire non seulement pour encourager le leadership à l’échelon local et provincial mais aussi pour assurer la participation des membres du syndicat et s’assurer qu’ils soient bien informés.
Cela mène à la création des écoles du travail du SIIS offrant des cours de niveau débutant, intermédiaire et avancé, sur une vaste gamme de sujets.
À la suite de la formation du syndicat des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta (IIUA) en 1977, une organisation infirmière informelle demeure à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta.
Au début de l’année 1979, une modification est apportée à la législation établissant les modalités de la négociation entre le gouvernement et ses employés, y compris ceux et celles de l’Hôpital universitaire. La modification élimine la restriction selon laquelle les infirmières et les infirmiers pouvaient seulement être certifiés dans le cadre de l’Association du Service civil, ce qui empêchait les sept cent, environ, infirmières et infirmiers de l’Hôpital universitaire de former leur propre unité de négociation. L’Association du personnel infirmier de l’Alberta est accréditée, en tant qu’unité de négociation, le 21 août 1979. Par la suite, l’association mène des campagnes de syndicalisation et en viendra à représenter les infirmières et les infirmiers d’environ 15 établissements en soins actifs, soins communautaires et soins de longue durée.
À la fin des années 1970, l’AIIC rédige un Code de déontologie selon lequel la grève chez les infirmières et les infirmiers va à l’encontre de l’éthique parce qu’elle met leurs propres intérêts, la hausse des salaires et de meilleures conditions de travail avant les besoins des patients. Lors de la réunion de l’AIIC à Vancouver, ce code de déontologie controversé qui interdit la grève est rejeté. Les syndicats infirmiers du pays ont finalement obtenu le droit de faire la grève après une longue lutte difficile.
La première École du travail de l’Est est organisée aux alentours des années 1980 à l’Université Mount St. Vincent à Halifax. Des infirmières et des infirmiers du Québec, de la Nouvelle-Écosse, de l’Î.-P.-É. et de Terre-Neuve-et-Labrador y participent. Glenna S. Rowsell, première agente des relations de travail au sein du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, a mis sur pied cette école avec d’autres syndicats de l’Atlantique, et y a participé chaque année jusqu’à sa mort en 1988.
Ces écoles du travail étaient importantes parce qu’elles rassemblaient les infirmières et les infirmiers de différentes provinces dans le but d’apprendre, et qu’elles favorisaient le leadership au sein du mouvement syndical.
Pendant des années, les syndicats infirmiers du pays sentaient le besoin d’établir une organisation nationale pour lutter en leur nom. En 1981, ces discussions ont mené à un congrès fondateur tenu à l’Hôtel Fort Garry de Winnipeg. L’ouverture du congrès se fait, le 29 avril, par Sonny Arrojado, présidente du syndicat hôte du Manitoba.
L’annonce officielle de la création d’une nouvelle organisation nationale, qui représentera les infirmières et les infirmiers syndiqués du pays, est faite le 1er mai 1981, lors de la Journée internationale des travailleurs. Plus de 300 délégués, représentant chaque syndicat infirmier du Canada ont voté à l’unanimité pour créer la Fédération nationale des syndicats d’infirmières et infirmiers (FNSII).
Les organisations fondatrices étaient le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, le Syndicat des infirmières et infirmiers de Terre-Neuve-et-Labrador, l’Organisation des associations infirmières du Manitoba, le Comité provincial de négociation collective de l’Île-du-Prince-Édouard, et le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskatchewan. Jane Murray de l’Île-du-Prince-Édouard était la présidente du congrès, et Kathleen Connors du Manitoba était la secrétaire.
Sonny Arrojado sera la première présidente élue de la FNSII, Mary Dwyer de Terre-Neuve est vice-présidente, et Jill Jones de la Saskatchewan est secrétaire-trésorière. La première réunion du conseil exécutif s’est tenue à Ottawa, du 25 au 27 mai 1981.
Parmi les premiers objectifs de la FNSII, mentionnons l’élaboration d’objectifs de négociation communs, la lutte pour la normalisation des conditions de travail des infirmières et des infirmiers du pays, et devenir la voix nationale s’exprimant au nom du personnel infirmier par rapport à des enjeux cruciaux.
Plus tard en 1981, les membres du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse votent aussi pour se joindre à la FNSII, comme l’avait fait l’Association du personnel infirmier de l’Alberta en 1985.
En 1976, à la suite de la décision historique de la Cour suprême du Canada, une division des relations de travail est créée au sein de l’association infirmière provinciale de la Colombie-Britannique pour agir en tant qu’agent négociateur pour les infirmières et les infirmiers. En 1980, un comité est formé pour établir le bien-fondé de séparer l’association et la division des relations de travail. Les membres du comité recommandent, à l’unanimité, de séparer les deux. Un congrès fondateur spécial est organisé en 1981. La motion de devenir la British Columbia Nurses Unions (BCNU), soit le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique (SIICB), est adoptée à l’unanimité.
Au début, la plupart des syndicats infirmiers se concentraient sur la négociation des conventions collectives, les griefs et autres problèmes liés aux relations de travail. Toutefois, des enjeux liés au système de soins de santé et à la justice sociale étaient aussi importants pour le personnel infirmier. Ces enjeux étaient souvent soulevés dans les résolutions soumises lors des assemblées générales annuelles ou biennales, ou lors des réunions de l’organisme dirigeant.
Lors du congrès spécial de la FNSII en 1982, le Manitoba propose une résolution voulant que la Fédération nationale des syndicats d’infirmières et infirmiers se joigne à la Coalition canadienne de la santé. La résolution est adoptée. La défense de l’assurance-maladie et les autres questions de justice sociale deviennent alors au cœur de la lutte menée par la FNSII et ses organisations membres.
Pour que la FNSII grandisse en taille et en force, il a fallu travailler fort. Tous savaient qu’il était important pour les infirmières et les infirmiers syndiqués d’avoir une voix et une présence à l’échelon national, mais tous ne partageaient pas la même vision de ce qu’était la FNSII ou de ce qu’elle devait devenir. Une étape importante est franchie lorsque la FNSII ouvre un bureau à temps plein à Ottawa en septembre 1987, et que la présidence devient un poste à temps plein.
Le 7 septembre 1987, après des années de lobbying, la Labour Act de l’Île-du-Prince-Édouard est modifiée pour y ajouter les infirmières et les infirmiers. Avec cette modification, les droits de négociation sont protégés par cette loi, et la PEI Nurses’ Union (Syndicat des infirmières et infirmiers de l’Î.-P.-É.), passe d’une organisation qui était un comité de l’association infirmière provinciale (le comité provincial de négociation collective) à un syndicat complètement autonome et reconnu comme agent négociateur. Ce changement permet une plus grande autonomie, donne certains avantages aux infirmières et aux infirmiers lors du processus de négociation, et permet d’offrir de meilleurs services aux membres. Les Statuts du syndicat sont reformulés pour faire place à une structure plus démocratique. L’Î.-P.-É. est la dernière province canadienne à former un syndicat infirmier.
C’est à partir de la fusion de trois organisations infirmières (Fédération des infirmières et infirmiers unis, Fédération québécoise des infirmières et infirmiers, Fédération des syndicats professionnels d’infirmières et d’infirmiers du Québec) qu’a été formée officiellement, le 2 décembre 1987, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ). En 2006, elle prend le nom de Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).
Après des mois de négociations turbulentes avec des employeurs avides d’argent et exigeant des réductions, plus de 14 000 infirmières et infirmiers des hôpitaux de l’Alberta se mettent en grève le 21 janvier 1988, initiant ainsi une grève pour tous les membres des IIUA de la province, et cela malgré le fait que, en raison d’un moyen de pression utilisé auparavant, le gouvernement avait retiré, au personnel infirmier des hôpitaux, le droit de faire la grève.
Le même jour, le conseil du travail leur présente une ordonnance de cesser et de s’abstenir et, le 4 février, un tribunal déclare le syndicat IIUA coupable d’outrage au tribunal en matière pénale, et impose une amende de 250 000 $ devant être payée dans les cinq jours qui suivent. Une autre accusation d’outrage au tribunal en matière pénale s’accompagne d’une autre amende de 150 000 $.
Chaque infirmière et infirmier pouvait faire l’objet de menaces, d’avis de mise à pied, ou d’outrages civils par rapport aux frais et aux amendes pouvant aller jusqu’à 1 000 $. Mais cela ne les décourageait pas.
À la suite de négociations qui se sont prolongées tard dans la nuit, les employeurs présentent, le 11 février, une offre bonifiée. Le jour suivant, les membres des IIUA votent en faveur de la dernière offre bonifiée de l’employer et une entente est conclue.
Le retour au travail se fait le 13 février avec une convention collective négociée. Grâce aux dons d’autres syndicats et de dons individuels, le syndicat des IIUA à payer environ 426 750 $ en amendes.
La grève de 1988 a mis la table pour les négociations de la convention collective de 1990 et a permis au syndicat de faire des gains importants. Cette grève a aussi permis de définir les membres des IIUA comme une force qui n’hésitera pas à se mobiliser pour amorcer des changements positifs au sein du système de soins de santé.
Après sept jours de grève des infirmières et des infirmiers du Québec en 1989, le gouvernement Bourassa impose une loi draconienne qui suspens la collecte des cotisations syndicales et retranche une année d’ancienneté pour chaque jour de grève.
Les infirmières et les infirmiers réagissent à ces mesures dans un esprit de solidarité. Ils consentent à respecter la véritable ancienneté. En demeurant unis, ils démontrent au gouvernement que sa tentative de les diviser a échoué. Pendant cette période où le gouvernement voulait éliminer le syndicat, leur slogan est devenu « Être ici demain. »
Cet esprit de solidarité chez les infirmières et les infirmiers a motivé les membres du syndicat, ainsi que les collègues de syndicats infirmiers provinciaux, à contribuer financièrement afin de partager le coût des amendes, atteignant les millions de dollars, imposées par le gouvernement après la grève de 1989 et aussi celle qui surviendra plus tard en 1999.
En mai 1989, les infirmières et les infirmiers de la Colombie-Britannique votent en masse en faveur de la grève. Vers la mi-juin, 69 établissements sont derrière des piquets de grève. Le 26 juin, un règlement provisoire est conclu et recommandé par l’employeur et l’équipe de négociation du syndicat SIICB.
De nombreux infirmiers et infirmières s’exprimant énergiquement étaient très mécontents par rapport à cette entente et du manque d’informations communiquées par le bureau du syndicat par rapport aux négociations. Une campagne Votez non est alors organisée et, le 12 juillet, 65 % des infirmières et des infirmiers votent contre la ratification, et des membres de huit des neuf régions du SIICB rejettent l’entente.
En août, un médiateur prend les rennes et, le 18 août, il annonce une série de recommandations liant les parties. La nouvelle convention collective est de deux ans au lieu de trois, et augmente les salaires de 20,9 %, soit l’augmentation qui sera la plus élevée au Canada. Le SIICB accepte les conditions sous contrainte.
D’importantes leçons ont été tirées de cette lutte amère de six mois et elles ont forgé le syndicat pour l’avenir. Le SIICB devient une organisation axée sur les membres et la collectivité. On a aussi compris l’importance de communiquer efficacement, et dans les deux sens, pendant les moyens de pression.
Après deux tentatives ratées, les infirmières et les infirmiers du Manitoba acceptent le mot « syndicat » dans le nom de leur organisation. Ce changement de nom a été adopté par vote 141 à 58. Certains pensaient que le public serait peut-être moins sympathique s’ils utilisaient le mot « syndicat » mais Vera Cherneck, alors présidente, a dit à la Winnipeg Free Press : « Nous voulons que les gens soient fiers du syndicat, particulièrement à une époque où les infirmières et les infirmiers demandent d’être traités avec plus de respect lorsqu’ils négocient avec les employeurs et les gouvernements. »
La grève du 1er janvier 1991 de 10 000 infirmières et infirmiers du Manitoba a été la plus grande et la plus longue de toute l’histoire de la province. C’était aussi la plus grosse grève déclenchée par un seul groupe dans l’histoire de la province depuis la grève générale de 1919.
Malgré des températures chutant sous les 37 degrés Celsius, les infirmières et les infirmiers étaient déterminés à s’opposer aux politiques anti-infirmières du gouvernement conservateur de Gary Filmon. Grâce à cette grève, et au fait qu’ils défendaient les soins aux patients et revendiquaient une convention collective équitable, les infirmières et les infirmiers du Manitoba se sont mérités le respect et la reconnaissance des personnes du Canada.
L’année qui a suivi la grève de 1991, le gouvernement nouvellement élu embauche une firme d’experts-conseils de Chicago pour déterminer comment réduire les dépenses en santé. Le gouvernement provincial tente d’éliminer les IAA (infirmières auxiliaires autorisées) au sein des unités des hôpitaux et de les remplacer par des aide-infirmières. Le SIIM organise une campagne publicitaire musclée et « chasse les consultants de la ville », selon Vera Chernecki, alors présidente.
Près de 20 ans après la création d’une association nationale représentant les étudiantes infirmières universitaires, l’idée d’ajouter les étudiants et étudiantes inscrit à un programme menant à un diplôme en soins infirmiers refait surface lors du congrès 1988 de l’AIIC. Il a fallu près de quatre années de délibération lors des assemblées nationales de l’AEIUC avant que, le 1er février 1992, lors du congrès national de l’AEIUC, tenu à l’Université Queen’s de Kingston, on reconnaisse enfin comme membres les étudiants en techniques infirmières. Le nom de l’association devient alors Association des étudiant(e)s infirmier(ère)s du Canada (AEIC).
Graduellement, les efforts et le travail pour élargir la FNSII commencent à porter fruit. Sous le leadership de Debra McPherson, le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique (SIICB) devient membre de la FNSII en 1992. À l’extérieur, la FNSII devenait reconnue comme une voix forte, réaliste et fiable s’exprimant au nom des infirmières et des infirmiers et travaillant en leur nom. Gouvernements, employeurs, organisations non gouvernementales, et autres syndicats reconnaissaient de plus en plus la crédibilité croissante de la FNSII et de ses membres.
En 1991, le SIINB organise une campagne de sensibilisation en guise de protestation contre un projet de loi du gouvernement allant à l’encontre de la Loi relative aux relations de travail dans les services publics car ce projet de loi gelait les salaires pendant un an. La situation s’envenime en 1992 lorsque le gouvernement adopte une loi qui, encore une fois, va geler les salaires et prolonger de trois ans les conventions collectives de tous les syndicats du secteur public.
Le 29 mai 1992, le SIINB informe le gouvernement que les infirmières et les infirmiers ont voté en faveur d’une grève pour défendre leurs droits en vertu de leur convention collective qu’ils ont signée de bonne foi. Le début de la grève était prévu le lundi, 4 juin, et cela a capté l’attention de Frank McKenna, alors premier ministre. Après des négociations intenses entre le SIINB, avec Linda Silas menant la négociation, et le gouvernement, avec le premier ministre lui-même menant la négociation, une entente est conclue. Cette entente protège les salaires déjà négociés et évite la grève qui était prévue deux jours plus tard. Malheureusement, les membres du SCFP n’ont pas eu le même succès et ont dû faire la grève pendant deux semaines avant de conclure une entente avec le gouvernement.
L’année 1994 a été une année de désillusion et de bouleversement pour le SIIÎPÉ. Un projet de loi est devenu une loi qui a réduit de 7,5 % les salaires des employés du secteur public gagnant plus de 28 000 $ par année. Le SIIÎPÉ était le seul syndicat dont tous les membres étaient touchés par cette réduction. Les six syndicats touchés forment alors une coalition et collaborent pour s’opposer à cette mesure.
La coalition organise plusieurs manifestations devant le Parlement provincial et lors d’une activité de financement du Parti libéral à 1 000 $ le couvert; à cela s’ajoutent des sondages, des campagnes dans les médias et dans les collectivités. Le contenu de leur message était qu’une telle réduction ferait mal à tout le monde. L’action collective et le soutien mutuel étaient fondamentaux pour s’opposer à ces changements régressifs.
La Public Sector Pay Reduction Act a pris fin le 16 mai 1995.
Le syndicat des IIUA est un pionnier parmi les syndicats infirmiers, et devance plusieurs employeurs, en ce qui a trait à la technologie de l’information. En 1992, avec un petit réseau, le syndicat commence à brancher ses deux bureaux, le conseil exécutif et les sections locales à ce réseau, et offre la formation et le soutien nécessaires. Florence Ross, membre du personnel du syndicat, se souvient avoir parcouru toute la province au tout début pour livrer des équipements informatiques et offrir de la formation aux dirigeantes des sections locales pour qu’elles puissent maîtriser les bases et devenir autonomes dans l’utilisation des ordinateurs.
En 1995, le syndicat des IIUA est le premier syndicat infirmier canadien à avoir un site Web. Ross se souvient avoir écrit, elle-même, tous les codes pour ce premier site Web.
En 1996, toutes les sections locales étaient informatisées et branchées au réseau du syndicat. Cela signifiait des améliorations majeures par rapport à la qualité, la quantité, la fréquence et la rapidité des communications à l’interne.
Les tentatives antérieures de fusion des deux syndicats infirmiers de l’Alberta ont été un échec mais, en 1997, devant un gouvernement provincial voulant négocier avec un seul syndicat infirmier, l’Association du personnel infirmier de l’Alberta (SNAA), et le syndicat des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta (IIUA), consentent à se rencontrer pour rouvrir les discussions au sujet de la fusion.
Les syndicats trouvent un terrain d’entente et arrivent à un accord de fusion qui sera adopté par les deux conseils exécutifs. L’accord fixe au 15 octobre 1997 la date officielle de la fusion. Pauline Worsfold, présidente du SNAA, devient directrice générale des IIUA pendant un an et est responsable de la transition.
À la fin septembre, les membres des deux syndicats votent en masse en faveur de la fusion. Cette fusion augmente la force des infirmières et des infirmiers de l’Alberta. D’une seule voix, ils peuvent maintenant lutter efficacement par rapport à de nombreux enjeux affectant la vie des patients, des clients, des résidents, du personnel infirmier, et de toutes les personnes de l’Alberta.
Pendant que les infirmières et les infirmiers s’occupaient à renforcer leur propre organisation nationale, le besoin de collaborer plus étroitement et officiellement avec d’autres syndicats était bien accueilli. Le SIIS est le premier syndicat infirmier à s’affilier à une fédération provinciale des travailleurs en 1996. Par la suite, le SIIS a approuvé l’idée de se joindre au Congrès du travail du Canada (CTC). Le SIICB et le SIIM ont aussi voté pour se joindre au CTC en 1998.
En raison de l’affiliation de trois syndicats infirmiers au CTC, il devenait nécessaire pour les infirmières et les infirmiers de se joindre au CTC par l’entremise d’un organisme national. Les membres du conseil d’administration de la FNSII décident alors que la prochaine étape serait pour la FNSII et ses organisations membres de s’affilier au CTC. Les changements aux Statuts pour concrétiser cela se sont faits en juin 1997 lors du congrès de la FNSII à Vancouver.
En janvier 1998, la FNSII devient membre du CTC. Elle est l’une des huit plus grandes organisations affiliées et l’un des quatre syndicats les plus importants du secteur public. Cela a permis à la FNSII de faire partie du comité exécutif du CTC au sein duquel elle a immédiatement assumé un rôle de leadership. Les déléguées de la FNSII ont assisté à leur premier congrès du CTC en mai 1999. L’affiliation au CTC s’accompagnait de soutien lorsqu’il fallait négocier des enjeux liés à la santé et la sécurité au travail ou liés aux régimes de retraite et aux avantages sociaux.
Lors du congrès 1999 de la FNSII, à Fredericton au Nouveau-Brunswick, les déléguées votent pour changer le nom pour Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII). L’organisation venait de se joindre au Congrès du travail du Canada et commençait à accomplir des choses sur la scène internationale. Les organisations membres voulaient un nouveau nom pour leur organisation nationale qui renfermerait le mot « Canada », afin de refléter le nouveau contexte mondial de son travail axé sur la défense des droits.
En 1999, les infirmières et les infirmiers de Terre-Neuve-et-Labrador négocient leur convention collective. La province sort d’une période de gel salarial, et d’autres syndicats ont déjà accepté une augmentation salariale de 7 % sur une période de 39 mois. Les présidentes des sections locales du SIITNL pensaient que les membres accepteraient la même offre mais un sondage auprès membres indiquait que cette augmentation ne les satisfaisait pas. Lorsque la convention collective a fait l’objet de vote, elle a été rejetée par un petit nombre de votes, et un appui massif à la grève a suivi.
La grève a commencé le 24 mars et s’est terminée neuf jours plus tard avec une loi sur le retour au travail. À la suite de cela, les infirmières et les infirmiers ont organisé une grève du zèle qui a forcé le gouvernement à faire un examen de la classification et à offrir des augmentations plus élevées, ainsi que d’autres avantages.
Vers la fin de 1998, le gouvernement provincial de Roy Romanow admet qu’il y a une pénurie chronique de personnel infirmier en Saskatchewan. Le SIIS luttait pour maintenir le personnel infirmier au sein de la profession afin d’assurer des niveaux adéquats de dotation et des soins aux patients de qualité constante. Des infirmières et des infirmiers quittaient la profession en raison des charges de travail excessives, des salaires trop bas et du manque de reconnaissance de leur valeur. Le SIIS souligne alors que si on ne tient pas compte de ces problèmes dans la convention collective de 1999, il y aurait encore moins d’infirmières et d’infirmiers, et que la qualité des soins dispensés aux patients en souffrirait encore plus.
En décembre 1998, les membres du SIIS votent en faveur de la grève. C’est la première fois dans l’histoire du SIIS qu’un vote de grève est pris avant même le début des négociations.
Le premier jour de la grève, le gouvernement adopte une loi de retour au travail et impose les dispositions du contrat de travail. Les infirmières et les infirmiers défient la loi. Ils font alors face à des amendes pour grève illégale mais, après 10 jours de grève, le gouvernement et le syndicat signent un protocole d’entente pour retourner à la table de négociation. Finalement, une entente solide est négociée.
En 2000, le SIIS, le SIINÉ et le SIIÎPÉ avaient tous signé pour revenir à la FCSII après des périodes de désaffiliation. Le syndicat des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta se joint en 1999, soit deux ans après la fusion avec l’Association du personnel infirmier de l’Alberta. En novembre 2000, les membres de L’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario votent massivement pour se joindre à la FCSII. La décision de l’AIIO signifie que tous les syndicats provinciaux, sauf la Fédération des infirmiers et infirmières du Québec (FIIQ), ont choisi d’ajouter leur voix, leur énergie et leur force à la FCSII.
L’épidémie du SRAS en Ontario a frappé un système de soins de santé déjà essoufflé et une main-d’œuvre démoralisée par les années de réductions par le gouvernement. Les infirmières et les infirmiers étaient aux premières lignes et deux infirmières sont mortes lors de la deuxième vague du SRAS à Toronto. Les infirmières avaient déjà souligné que le SRAS n’était pas fini mais se sont fait dire d’enlever leurs masques et leurs équipements de protection. La première conférence de presse de Linda Haslam-Stroud, en qualité de présidente de l’AIIO, a été tenue pour annoncer une action en justice contre le gouvernement. L’AIIO a perdu mais la province savait maintenant qu’il ne fallait pas intimider les infirmières et les infirmiers. Le travail de défense des droits, en collaboration avec les alliés, s’est traduit en une règlementation gouvernementale obligeant les établissements de soins à utiliser des équipements de conception sécuritaire, et des masques sont alors stockés afin de protéger la santé des travailleurs de la santé advenant une autre épidémie.
En 2007, la FCSII ajoute une nouvelle catégorie de membres pour faire place à l’Association des étudiant(e)s infirmier(ère)s du Canada (AEIC). Étant membre associé, l’AEIC peut être représentée par la FCSII et faire partie du conseil exécutif national. La FCSII est la première organisation infirmière nationale à faire cela.
Cette décision a été prise en tenant compte du besoin d’offrir un mentorat aux nouvelles générations de leaders infirmiers, et elle a été motivée par le désir d’offrir une représentation significative aux étudiantes et étudiants en sciences infirmières pendant qu’ils sont aux études et au moment de se joindre à la main-d’œuvre.
Le syndicat doit négocier sa convention collective avec le premier ministre Danny Williams dont le gouvernement a diffusé des annonces publicitaires ridiculisant les demandes du syndicat. Le syndicat obtient un mandat de grève et n’est qu’à deux jours d’agir lorsqu’une entente historique est conclue avec le gouvernement provincial. Debbie Forward, présidente, avait proposé une solution qui a été acceptée après une longue nuit de discussions. Cela illustre le pouvoir d’un mandat de grève, et d’une date de grève, pour faire reconnaître les priorités des membres et faire bouger le gouvernement.
En 2009, le SIICB organise une campagne pour attirer les infirmières auxiliaires autorisées (IAA) dans leur syndicat. Les IAA en C.-B. sont représentées par le syndicat provincial des employés d’hôpitaux. Le geste du SIICB est qualifié de maraudage syndical par le Congrès du travail du Canada (CTC). Recruter des membres qui font déjà partie d’un autre syndicat est une violation des Statuts du CTC visant à protéger les syndicats d’une telle pratique.
En 2011, le SIICB avait été banni de la Fédération des travailleuses et des travailleurs de la C.-B. et du CTC en raison de maraudage syndical. La FCSII a travaillé à différents paliers pour encourager le SIICB à respecter les Statuts de la FCSII et du CTC mais, à l’automne 2011, le SIICB accepte de se retirer de la FCSII.
En 2011, le SIINÉ, sous le leadership de sa présidente, Janet Hazelton, propose des uniformes obligatoires pour les IA, IAA et IP. L’uniforme (blouse blanche, pantalons noirs) a pour but d’aider le public à reconnaître plus facilement le personnel infirmier. Le public ne s’était pas montré particulièrement sympathique aux pénuries de personnel infirmier, parce qu’il était difficile de distinguer le personnel infirmier des autres employés de l’hôpital. Au début, la décision a créé la controverse chez les membres mais, finalement, elle a porté fruit et a aidé à augmenter la visibilité du personnel infirmier dans les milieux de travail.
En 2013, des leaders d’importants syndicats du secteur de la santé de 14 pays répartis en Amérique, Afrique, Asie et Europe, ont annoncé leur intention de créer une nouvelle organisation internationale pour intensifier la lutte contre les effets dévastateurs des mesures d’austérité, de la privatisation et des réductions des budgets alloués aux services de santé, et qui représentent un risque pour les personnes et les collectivités de toute la planète.
Lui ayant donné le nom de Global Nurses United (Union syndicale des infirmier(ère)s du monde), les leaders des organisations fondatrices – y compris la FCSII – promettent de collaborer pour garantir les normes les plus élevées de soins de santé universels, qu’ils reconnaissent comme un droit de la personne, pour assurer la sécurité des soins aux patients, particulièrement des ratios infirmière-patients adéquats et des milieux de travail sûrs dans le secteur de la santé.
Comme l’ont dit les participants dans leur déclaration : « Nous, leaders de syndicats internationaux du secteur de la santé, affirmons notre intention de travailler collectivement pour protéger nos professions, nos patients, nos collectivités, notre travail, notre santé, notre environnement, et notre planète. »
Le 16 octobre 2018, 58 infirmières et infirmiers de la santé publique de Thunder Bay en Ontario, sont forcés de faire la grève. Elle sera l’une des plus longues au Canada.
Pendant les cinq semaines sur les lignes de piquetage, les journées étaient souvent longues, froides et frustrantes mais les infirmières et les infirmiers trouvaient des façons créatrices de maintenir la pression sur l’employeur. Leur moral se maintenait à la hausse grâce aux messages de soutien venant des sections locales de l’AIIO, des membres, des membres du personnel, des autres syndicats de l’Ontario, du Canada, et de syndicats américains. Une entente est finalement conclue le 16 novembre.
En 2019, sous le leadership ferme de Linda Silas, présidente de la FCSII, toutes les organisations membres de la FCSII étaient affiliées à leur fédération provinciale des travailleurs.
En 2018, le SIIÎPÉ et le SIIATNL s’étaient joints à la Fédération des travailleuses et des travailleurs de l’Î.-P.-É. et à celle de Terre-Neuve-et-Labrador respectivement. Une seule organisation membre, soit le Syndicat des infirmières et infirmiers du Manitoba (SIIM), ne faisait pas encore partie de sa centrale syndicale provinciale.
Lors de la Journée internationale des travailleurs, le 1er mai 2019, le SIIM se joint à la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Manitoba à la suite d’un vote. Cela respecte l’exigence de cohérence par rapport à l’adhésion aux fédérations provinciales et nationales. Cette cohérence permet une voix plus unie et des actions mieux coordonnées pour défendre les intérêts des travailleurs et des travailleuses à tous les paliers.