Pour une deuxième année d’affilée, d’importantes inondations dans ma province natale du Nouveau-Brunswick ont dévasté des collectivités et ont forcé des familles à abandonner leur foyer ou à s’encabaner au risque d’être pris au piège par l’élévation des niveaux d’eau. Le changement climatique a créé une « nouvelle normalité » d’événements climatiques extrêmes partout au pays. Nous ne pouvons plus parler de changement climatique en tant que simple problème qui surviendra dans l’avenir.
Une partie importante du problème – trop souvent ignorée – sont les effets sur la santé de ces phénomènes météorologiques extrêmes. Inondations destructrices au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, incendies de forêt ravageant la Colombie-Britannique et l’Alberta, font en sorte que des milliers de personnes au Canada vivent actuellement un stress posttraumatique, sans parler des répercussions sur les systèmes respiratoires et cardiovasculaires des gens.
Dans tout le Canada, les infirmières et les infirmiers subissent déjà l’impact du manque de personnel et de la pénurie de lits dans les établissements de soins de santé. Pendant que les changements climatiques continuent de réchauffer notre pays – qui, selon les experts, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale – le nombre de personnes au Canada ayant besoin de soins va certainement monter en flèche comme la température.
En qualité d’infirmière ayant à cœur la santé et le mieux-être des personnes en besoin du Canada, mais ayant aussi un sens élargi de la justice sociale pour toute l’humanité, je ne peux m’empêcher de lancer un cri pour demander d’agir immédiatement pour atténuer l’impact du changement climatique et s’adapter à ses effets déjà catastrophiques. Je suis fière de mentionner que plus de 900 infirmières et infirmiers m’ont épaulée, en juin dernier, en votant unanimement pour que des mesures pour contrer le changement climatique soient une priorité lors du congrès biennal de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers.
Nous pouvons tous agir quotidiennement dans nos propres vies pour faire une différence. Manger moins de viande et de produits laitiers, choisir le vélo ou le transport en commun pour se rendre au travail, et transformer en compost nos déchets de table sont des mesures importantes. Mais nous devons travailler collectivement pour demander d’agir à plus grande échelle. Nos gouvernements doivent monter au créneau et lutter pour le maintien de la vie sur notre planète.
Avec le pouvoir de réglementer les émissions et financer les infrastructures et les innovations requises pour transformer notre société, les gouvernements sont à la barre quand vient le temps de gérer cette crise. En qualité de citoyens, nous devons leur laisser savoir que nous les tenons responsables et que nous refusons d’accepter des demi-mesures comme solutions à ces menaces tellement lourdes de conséquences.
Greta Thunberg, jeune militante luttant pour le climat, a récemment affirmé – en réaction au Canada qui a déclaré l’urgence climatique – « Les combustibles fossiles doivent rester dans le sol. Oubliez le concept de « neutralité carbone » et les pratiques comptables intelligentes. Nos émissions doivent amorcer la descente vers zéro. Maintenant. » Greta a tout à fait raison. Il n’y a plus de temps pour les distractions.
Or, tout aussi important que le fait de laisser les combustibles fossiles dans le sol est le besoin de s’assurer que tous les travailleurs de l’industrie des combustibles fossiles puissent faire la transition vers des emplois viables. Si nous sommes sérieux par rapport à faire la transition vers un avenir viable, bâtissons un avenir qui soit non seulement viable sur le plan écologique mais sur le plan social aussi.
Je vous encourage, compatriotes canadiens, à vous joindre à Greta et à des millions de personnes de partout dans le monde lors des grèves pour le climat mondial qui auront lieu du 20 au 27 septembre. Si vous êtes à Ottawa le 27 septembre, vous êtes invités à vous joindre à moi pour participer à la grève. Au cœur de la campagne en vue de l’élection fédérale, c’est le meilleur moment d’envoyer un message clair et percutant au gouvernement canadien : une action à grande échelle pour le climat ne peut plus attendre.
Mon avis professionnel au nom des infirmières et des infirmiers du Canada : lutter pour contrer les changements climatiques afin de renouveler l’espoir d’avoir une planète habitable. Un sentiment d’espoir renouvelé fera des merveilles pour notre santé en général. Mais, pour vraiment raviver l’espoir dans votre cœur et celui des personnes qui vous entourent, sortez dans les rues et participez à la grève mondiale pour le climat.
Et n’oubliez pas de voter, en octobre, pour qu’on passe à l’action par rapport au changement climatique. Ce gouvernement n’a pas d’autre option que de prendre la bonne décision. Il ne reste tout simplement plus de temps. En ce moment historique, je compte sur vous pour qu’on se fasse entendre.
Toujours solidaire,
Linda Silas
Pour une activité liée à la grève pour le climat dans votre région, visitez : https://fr.globalclimatestrike.net/