20 janvier 2016 (Vancouver) – Aujourd’hui, la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) a soumis de solides recommandations aux ministres de la Santé du pays. Ces recommandations mettent l’accent sur un nouvel accord sur la santé et les programmes sociaux. Lors d’une table ronde, le personnel infirmier du Canada a présenté les résultats, issus de consultations extensives et d’examens de données, à douze ministres provinciaux de la Santé. Un débat libre a suivi entre les ministres et les leaders du secteur infirmier. Les mêmes recommandations seront soumises au gouvernement fédéral.
« Nous avons besoin de leadership, les Canadiens paient davantage pour les médicaments sur ordonnance que presque tous les autres pays développés, nos aînés n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin, le personnel infirmier fait des millions d’heures supplémentaires à chaque année, et il n’y a aucun plan rationnel à l’horizon », souligne Linda Silas, présidente de la FCSII. « Le temps est venu pour une action coordonnée entre les gouvernements, il faut éliminer les cloisonnements dans le secteur de la santé et comprendre que les réductions dans les hôpitaux locaux, la réduction des services de soins à domicile, et le fait que des enfants souffrent de la faim, ont tous un impact sur l’état de santé et les dépenses de santé. Se concentrer, de façon étroite, sur la prestation des soins de santé dans les hôpitaux ne va pas assez loin. »
Dans le but d’offrir un soutien à la réunion tant attendue des premiers ministres en vue du nouvel accord sur la santé, la FCSII a invité 50 intervenants du secteur de la santé afin de les consulter pour savoir ce qui devrait faire partie de la nouvelle entente fédérale-provinciale. La FCSII s’est appuyée sur ces consultations pour élaborer des recommandations soumises aux ministres aujourd’hui. Alors qu’elle souscrit fortement aux principes de la Loi canadienne sur la santé, la FCSII demande aussi que l’accord sur la santé soit assorti d’un accord sur les programmes sociaux car le simple fait de parler des déterminants sociaux de la santé ne s’est pas traduit en progrès. Une action coordonnée s’impose dès maintenant.
La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers recommandent aux premiers ministres de tracer la voie pour que le Canada puisse mettre en œuvre un accord sur la santé et les programmes sociaux, soit un accord qui comprend :
Afin d’améliorer la santé des Canadiens, les gouvernements doivent reconnaître le fait que les systèmes de soins de santé n’existent pas en vase clos. Nous avons besoin d’une meilleure coordination des services de santé et des services sociaux, particulièrement aux points d’accès, notamment les réseaux de soins primaires, et nous avons aussi besoin d’une approche plus intégrée en matière de politiques sociales et de la santé.
Les infirmières et les infirmiers du Canada demandent aux ministres de la Santé de collaborer, dans les mois qui viennent, avec les principaux intervenants du secteur de la santé afin de se préparer aux négociations pour un nouvel accord. Est-ce que nos ministres relèveront le défi que représentent notre population vieillissante, le piètre état de santé de nos peuples autochtones, l’escalade du coût des médicaments, et la fragmentation de plus en plus grande du système, et s’engageront-ils à collaborer par rapport à des enjeux tels un régime national d’assurances couvrant les médicaments prescrits? Ou resteront-ils sur le sentier actuel, à tourner autour du pot plutôt que s’occuper des vrais enjeux?
Le personnel infirmier du Canada demande fortement une action coordonnée, une vision énergique, et des politiques claires permettant d’améliorer les résultats de santé. Entre temps, nous suivons de près les négociations et continuons notre travail auprès des ministres de la Santé.
« Nous ne pensons pas que les Canadiens seront servis si les négociations mettent seulement l’accent sur l’argent et, à cet égard, je suis d’accord avec les déclarations récentes de Jane Philpott, ministre fédérale de la Santé », souligne Silas, « mais toutes les études démontrent qu’un leadership de la part du gouvernement fédéral est essentiel pour relever certains des défis structurels dans le secteur de la santé. Cela veut aussi dire que le gouvernement fédéral doit s’engager à payer sa juste part des soins de santé et qu’il doit se servir de son mandat national de façon constructive. La FCSII est impatiente de collaborer avec des gouvernements progressifs dans les mois qui viennent. »