Logo de la FCSII
12 avril 2021

Le Canada a besoin d’une meilleure infrastructure des données en santé

Communiqué de presse
Pénurie de personnel infirmier

Le communiqué de presse suivant a été publié par le Réseau canadien des personnels de santé.

Le Canada a besoin d’une meilleure infrastructure des données en santé afin d’offrir le soutien adéquat aux héros des soins de santé

Associations, syndicats, réseaux, et chercheurs demandent au gouvernement fédéral d’investir dans l’infrastructure des données afin de mieux planifier la main-d’œuvre du secteur de la santé et lui offrir le soutien adéquat.

(Ottawa, ON) — Plus de 60 chercheurs, éducateurs, associations, syndicats du secteur de la santé et membres de réseaux de partout au pays ont demandé au gouvernement fédéral de faire des investissements substantiels et immédiats dans les infrastructures de données afin de mieux planifier la main-d’œuvre du secteur de la santé et lui offrir le soutien adéquat.

Une meilleure planification du système de soins de santé grâce à de meilleures données sur la main-d’œuvre pourrait faire toute une différence pour les travailleurs de la santé et la population canadienne.

Plus particulièrement, les signataires ont demandé au gouvernement fédéral de combler les lacunes en matière de données et d’informations essentielles, et d’aider à coordonner la cueillette et l’analyse des données améliorées sur la main-d’œuvre, dans le but de faciliter la prise de décisions par les provinces, les territoires, les régions, et les personnes qui élaborent les programmes de formation.

« Les travailleuses et les travailleurs de la santé du Canada ont été là pour nous pendant toute la pandémie. Il est temps pour nous d’être là pour eux », peut-on lire dans la déclaration pilotée par le Réseau canadien des personnels de santé, et signée par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, l’Association médiale canadienne, le Collège des médecins de famille du Canada, l’Association canadienne des technologues en radiation médicale, la Société canadienne de science de laboratoire médical, l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières, Black Physicians of Canada, entre autres acteurs importants.

La pétition met en relief les nombreux problèmes trop longtemps négligés et liés à la planification de la main-d’œuvre du secteur de la santé, et présents bien avant la pandémie, ainsi que le manque actuel d’informations de base sur cette main-d’œuvre entre les mains des gouvernements du Canada.

« Nous manquons de données sur leur champ d’activités, la diversité de la main-d’œuvre, l’identité autochtone ou raciale, et la langue de service. Nous ne savons pas comment des équipes de soins différentes travaillent ensemble, ni comment ces personnes sont recrutées, formées, et maintenues en poste où elles sont le plus nécessaires », précise Yvy Bourgeault, Ph. D., professeure à l’Université d’Ottawa, et présidente du Réseau canadien des personnels de santé.

« Dans des secteurs critiques, notamment soins à domicile, soins de longue durée et services de santé mentale, on ne connaît même pas le nombre de travailleurs de la santé », ajoute-t-elle.

La sécurité et la qualité des soins aux patients sont liés à la sécurité et au travail de grande qualité des travailleuses et des travailleurs de la santé.

Avant la pandémie, la main-d’œuvre en santé était déjà à bout de souffle et on se préoccupait de plus en plus de l’accès aux soins en temps opportun et près de chez soi. La pandémie a engendré des pénuries criantes de personnel et c’est le résultat direct d’une planification inadéquate. Cela a contribué à placer, sur les épaules des travailleurs de la santé, un énorme fardeau en matière de santé mentale.

« Nous risquons de voir des départs sans précédent au sein de la main-d’œuvre en santé », souligne Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers. « Inévitablement, cela se traduira en accès diminué aux soins sûrs et de qualité, et en délais d’attente plus longs pour les patients. »

Tant que les obstacles à la planification efficace de la main-d’œuvre en santé ne seront pas éliminés grâce à de meilleures données sur la main-d’œuvre en santé, le Canada peut s’attendre à une planification inadéquate pour répondre aux besoins de la population maintenant et dans l’avenir, au déploiement inefficace des travailleurs de la santé, à une mauvaise distribution des services, et à la perpétuation des inégalités actuelles.

« Sans améliorations essentielles des données sur la main-d’œuvre en santé, nous allons continuer à prendre des décisions dans le noir en se basant sur des informations incomplètes, trompeuses, non normalisées et qui ne sont pas en lien avec l’expérience, dans le monde réel, de ceux et celles qui sont aux points d’intervention », souligne Arthur Sweeman, professeur d’économie, Université McMaster.

Les signataires demandent au gouvernement fédéral d’exercer un rôle de leadership plus ferme afin de contribuer à combler ce manque déplorable de données sur la main-d’œuvre en santé.

Lire notre FICHE SIGNALÉTIQUE sur la main-d’œuvre en santé au Canada

Pour un entretien avec un membre des médias, communiquez avec :

Ivy Lynn Bourgeault, Ph. D.
ibourgea@uottawa.ca
info@hhr-rhs.ca
613-806-8287

Pour en savoir davantage au sujet du RCPS : le Réseau canadien de personnels en santé est un réseau d’échange de connaissances entre les chercheurs, les décideurs et autres utilisateurs de connaissances intéressés à la planification et à la gestion de la main-d’œuvre en santé, et aux politiques axées sur la main-d’œuvre en santé. Le réseau est membre du International Health Workforce Collaborative, et du Global Health Workforce Network de l’OMS.

Appel à l'action