Afin de démontrer leur solidarité envers les infirmières et les infirmiers manifestant à Moncton, les membres du conseil exécutif national ont organisé une manifestation, aujourd’hui, pour demander aux gouvernements fédéral et provinciaux de prendre des mesures pour mettre fin à la violence envers les travailleurs et les travailleuses de la santé.
« La violence envers les travailleurs de la santé, plus particulièrement le personnel infirmier, augmente et s’aggrave », mentionne Linda Silas, présidente de la FCSII. « « Il s’agit d’un problème national qui dépasse les frontières provinciales; c’est la responsabilité de tous les niveaux de gouvernement de prendre des mesures pour protéger les travailleurs de la santé dans leurs milieux de travail. »
Paula Doucet, présidente du SIINB, mentionne le grand nombre de problèmes ayant engendré le tourbillon parfait de violence dans le secteur de la santé du Nouveau-Brunswick.
« La baisse du nombre de travailleurs, l’acuité des soins aux patients, et la faiblesse des protocols de sécurité ont pour conséquence une augmentation de lieux de travail moins sécuritaires. », ajoute Paula Doucet, présidente du SIINB. « Les infirmiers et infirmières du Nouveau-Brunswick prennent position pour declarer que la violence ne fait pas partie du travail.»
Les infirmières et les infirmiers reçoivent des coups de poing, des coups de pieds, se font frapper, bousculer, étrangler ou poignarder. Il faut que quelque chose change car notre personnel infirmier et leurs patients méritent mieux. Dans certains cas, des infirmières ont dû poursuivre en justice les patients les ayant frappées.
La violence au travail est inacceptable; la sécurité du personnel infirmier et des travailleurs de la santé de première ligne est non négociable. Il faut assurer la disponibilité de ressources adéquates pour traiter les patients potentiellement violents, et personne ne s’oppose à cela. Mais il faut aussi mettre en place des mesures de sécurité relevant du bon sens afin de protéger le personnel infirmier et créer un milieu de travail sûr favorisant la qualité des soins aux patients.
Comme le savent nos membres, la crise croissante de problèmes de dépendance à l’alcool ou autres drogues rend la situation encore plus dangereuse. Le personnel infirmier traite de plus en plus de patients consommant du meth et autres substances très dangereuses; consommer de telles drogues entraîne souvent des comportements excentriques et violents posant un risque au personnel infirmier. Lorsque les gouvernements réfléchissent au problème de la violence dans le secteur de la santé, ils devraient regarder au-delà des manifestations actuelles de violence et chercher les causes à la source de cette violence. C’est à ce moment seulement que nous pourrons mettre en place les tactiques pertinentes de prévention et d’intervention.
Les infirmières et les infirmiers ont demandé des mesures législatives particulières, dont l’appui au projet de loi C-434 qui donnerait aux tribunaux l’autorité d’imposer des peines plus sévères aux personnes jugées coupables de voies de fait contre un travailleur de la santé. Elles ont aussi demandé des fonds pour régler les pénuries de personnel infirmier, augmenter la sécurité et améliorer la formation dans les établissements de santé, et pour recueillir davantage de données sur la violence dans le secteur de la santé au Canada.
Il ne fait aucun doute que, non contrôlé, le changement climatique aura des répercussions désastreuses sur l’environnement, ainsi que sur la santé des humains. Or, les infirmières et les infirmiers sont dans une position unique pour agir et inciter les législateurs à s’attaquer de front à la crise climatique.
Voilà le message communiqué aux délégué(e)s, hier, lors de l’exposé sur le changement climatique et la santé, et qui a coïncidé avec la publication tant attendue du document de discussion de la FCSII sur le changement climatique, Climate Change and Human Health: It’s time for nurses to act (annexes en français). Le document met en relief les répercussions sur le plan scientifique, humain, de la santé et des politiques publiques de la crise climatique mondiale, et pourquoi les infirmières et les infirmiers doivent faire entendre leur voix et revendiquer des actions concrètes.
Les délégué(e)s ont eu l’occasion d’entendre directement l’une des coauteures du rapport lors de la séance plénière d’hier. Wanda Martin (IA, Ph. D.), professeure au College of Nursing de l’Université de la Saskatchewan, a présenté les conclusions du rapport et les incidences sur notre avenir.
« Ce n’est pas seulement dans des endroits comme la Tanzanie et le Mozambique », précise Martin dont la recherche menée sur le terrain dans ces deux pays a mis l’accent sur les liens entre la santé humaine et le changement climatique. « Il est important pour le personnel infirmier du monde entier d’être préparé aux impacts de la crise climatique. »
Martin observe que le Canada est parmi les pays du monde les moins bien préparés lorsqu’il s’agit d’agir par rapport aux changements climatiques. Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques du gouvernement fédéral ignore plusieurs mesures pour mitiger les effets du changement climatique ou pour s’adapter.
Selon Martin, les infirmières et les infirmiers ont le pouvoir d’agir directement. Le rapport met en relief plusieurs secteurs où nos membres peuvent faire une différence. Nous vous invitons à lire les pages 19 à 22 du rapport pour avoir plus de détails.
La voix des infirmières et des infirmiers est forte et leur influence est grande dans leurs collectivités. Selon Martin, les infirmières et les infirmiers devraient penser à participer à sensibiliser le public aux impacts, sur la santé, du changement climatique et à la nécessité d’agir. Le personnel infirmier ne devrait pas être intimidé : Martin cite les données encourageantes issues de sondages publics, et qui les placent au sommet de la liste des professionnels en qui l’on fait le plus confiance. En qualité de travailleurs et de travailleuses de la santé, nous sommes en bonne position pour exercer de la pression sur les politiciens qui, eux, se classent au bas de liste dans les sondages d’opinion publique.
« Les infirmières et les infirmiers sont une voix en qui l’on a confiance dans le secteur de la santé », conclut Martin, « Nous pouvons tous jouer un rôle. »
Pourquoi utilisons-nous l’expression « personne racialisée » plutôt que « personne de couleur »? Qu’entend-on par personne queer? Qu’entend-on par personne cisgenre? Qu’est-ce qu’un pronom et pourquoi utilisons-nous les pronoms? Qu’entend-on par reconnaissance du territoire? Que signifie être une alliée?
Les membres qui ont assisté, hier, à l’atelier sur l’équité et l’inclusion sont arrivés avec des questions mais, aussi, avec un but commun : travailler ensemble pour faire de nos lieux de travail et de nos syndicats des endroits plus accueillants où chaque personne peut être elle-même, peut se sentir acceptée et puisse réussir.
L’atelier était animé par Meera Chander, conseillère juridique, qui a aidé la FCSII à élaborer sa Trousse à outils sur l’équité et l’inclusion (demeurez à l’écoute, elle sera dévoilée ce jeudi!). La trousse est un outil puissant visant à aider les organisations membres et la FCSII à promouvoir une plus grande inclusion et participation des groupes en quête d’équité. Les leaders de la FCSII ont tellement été impressionnés par la trousse à outils, qu’elles ont décidé d’y donner suite en élaborant les Cartes contre l’iniquité. Il s’agit d’une série de cartes pour faciliter les discussions au sujet de la diversité et de l’équité.
Les participant(e)s à l’atelier d’hier ont eu la chance de jeter un petit coup d’œil aux cartes! Comme le dit le dicton : c’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre. Avec la trousse à outils, les cartes et l’encouragement des facilitatrices, les délégué(e)s ont pu aborder des sujets difficiles.
« J’espère que cela a permis de créer un espace où ils pouvaient être un peu plus à l’aise d’avoir ces conversations souvent difficiles », mentionne Chander. « Quelques conversations pénibles ont été amorcées ici aujourd’hui, y compris des discussions au sujet du privilège, et les participant(e)s reconnaissant leur propre privilège. »
Comme l’a souligné Chander, il est fréquent de voir des participant(e)s se mettre sur la défensive lorsque l’on parle de l’idée de privilège. Une personne peut regarder ses humbles débuts, réfléchir aux épreuves qu’elle a dû surmonter pour arriver où elle est et – avec raison – ne pas se sentir très privilégiée. Mais cette même personne n’a peut-être pas vécu le même genre d’épreuves qui sont très présentes dans la société et qui, en connaissance de cause ou non, sont sources d’oppression pour les personnes en quête d’équité, en raison de leur genre, leur race, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur expression de genre ou leur handicap. Par exemple, une personne avec un nom anglo-saxon ne verra jamais son CV rejeté simplement parce que le recruteur a présumé, en se basant sur son nom, qu’elle pourrait ne pas avoir les connaissances linguistiques nécessaire. C’est, malheureusement, ce que les personnes canadiennes racialisés ayant un nom qui n’est pas anglo-saxon vivent régulièrement.
La trousse à outils et les cartes serviront de guides aux membres lors de discussions comme celles qui ont eu lieu hier. En plus de créer des espaces plus inclusifs pour les groupes en quête d’équité, nous espérons que ces nouveaux outils permettront aux membres de devenir des alliés plus forts. Chander avait des conseils simples (et beaux) pour les membres.
« Écoutez, gardez l’esprit ouvert et le cœur ouvert. Lorsque vous venez d’un groupe en quête d’équité, tout ce que vous voulez c’est qu’on vous voit et qu’on vous écoute. Si votre vie signifie écouter, avoir l’esprit ouvert et avoir le cœur ouvert, c’est ce qui va se passer. »
Environ 50 infirmières et infirmiers ont assisté, hier, à un atelier de formation sur le régime national d’assurance-médicaments et les soins de santé publics. Les facilitatrices, Melanie Benard et Amélie Baillargeon de la Coalition canadienne de la santé, ont fait une analyse en profondeur du système de soins de santé du Canada. Elles ont aussi invoqué les arguments en faveur d’un régime public et universel d’assurance-médicaments qui permettrait d’améliorer les résultats en santé et serait plus économique que notre système actuel composé de régimes disparates.
Premier élément au programme : pulvériser les mythes au sujet des soins de santé publics et privés. Les facilitatrices ont mentionné que seulement 70 pour cent du système canadien est public. L’autre 30 pour cent est privé en raison des médicaments sur ordonnance et autres services qui ne sont pas couverts par le système de soins de santé (qui n’est pas si public que l’on pense). Comparativement, seulement 16 pour cent des soins de santé sont privés au Royaume-Uni où les médicaments sur ordonnance sont couverts par un régime public plus complet.
En raison de notre mosaïque de régimes disparates, les personnes au Canada paient les troisièmes prix les plus élevés au monde pour les médicaments. Il y a plus de 100 000 régimes couvrant les médicaments au Canada, et chacun paie des prix différents pour les médicaments car chaque fournisseur d’assurances-médicaments négocie séparément avec les compagnies pharmaceutiques. Pour la plupart des personnes au Canada, les services de santé privés sont couverts par un régime fourni par l’employeur; plusieurs régimes n’offrent pas une couverture complète et, par conséquent, de nombreuses personnes doivent combler l’écart et payer de leur poche ou se passer de couverture.
Les facilitatrices ont aussi réfuté la notion selon laquelle un système « à deux vitesses » peut libérer des ressources publiques et réduire les délais d’attentes pour des interventions importantes. Une étude de cas en Saskatchewan a fait l’objet de discussion pendant l’atelier. Il s’agit de cliniques privées assorties d’une règle 1-pour-1. En bref, pour chaque test de tomodensitométrie fait par un fournisseur privé, le même fournisseur doit offrir un test de complexité similaire à une personne de la Saskatchewan inscrite sur une liste d’attente du secteur public. Toutefois, selon le rapport du vérificateur général, la règle n’a rien fait pour diminuer les listes d’attente. Cela nous rappelle qu’ouvrir la porte aux soins privés ne permet pas d’améliorer les soins. En fait, cela finit souvent par coûter plus cher aux personnes du Canada.
Benard et Baillargeon ont expliqué ce que leur organisation, la Coalition canadienne de la santé, fait pour encourager l’égalité d’accès aux soins de santé publics. Leur mission est de protéger et améliorer le volet public du système de soins de santé du Canada et elles précisent que, selon les meilleures données disponibles, les systèmes publics donnent des résultats de plus grande qualité que les systèmes privés. La Coalition a des coalitions affiliées dans chaque province qui aident à l’atteinte des objectifs communs.
Une leçon importante à tirer de l’atelier est la suivante : les infirmières et les infirmiers doivent demeurer vigilants et s’opposer à tout effort pour privatiser les soins de santé ou empêcher la mise en œuvre d’un régime universel d’assurance-médicaments au Canada. Nous manquons de normes nationales, non seulement par rapport à l’assurance-médicaments mais aussi par rapport aux soins de
longue durée, aux soins préventifs, et plusieurs autres services de santé. Si nous voulons protéger et améliorer notre système public, il est crucial, pour les infirmières et les infirmiers, de participer aux campagnes. Après tout, ce sont les porte-parole en qui l’on a le plus confiance dans le secteur de la santé!
Dans le secteur de la santé, la violence est tellement prévalente qu’elle est considérée normale. Notre culture a ignoré et accepté la violence comme « faisant partie du travail ». Mais, c’est fini! Les infirmières et les infirmiers disent de plus en plus que c’est assez (#EnoughIsEnough) et s’unissent pour contrer la violence au travail. La question que nous devons poser est : comment mettre fin à la violence dans le milieu de travail? Comment amener les gens à nous écouter?
La FCSII lutte, au nom du personnel infirmier du pays, pour assurer la sécurité des milieux de travail. Mais il y a beaucoup de travail à accomplir sur le terrain. L’atelier d’hier, « Raconter nos histoires : les réalités de la violence dans nos milieux de travail », a fourni aux membres les outils et le courage de s’exprimer pour s’opposer à la violence dans nos milieux de travail. Dewey Funk (IIUA), facilitateur, a rappelé aux participant(e)s qu’en vertu de la loi, ils avaient le droit de REFUSER de travailler dans des conditions qu’ils jugent dangereuses ou posant des risques. Or, peu de personnes se prévalent de ce droit. Pourquoi? Parce que les infirmières et les infirmiers voient leur patient comme la personne la plus importante dans leur milieu de travail, mais, lors d’une situation potentiellement dangereuse, la personne la plus importante doit être VOUS, l’infirmière ou l’infirmier.
Ne rien faire et permettre à la violence de continuer, sans rien dire – et sans tenir les employeurs responsables de votre sécurité au travail – n’est pas une option. Erna Bujna (AIIO) a partagé des histoires de détermination (et de frustration!) dans le cadre de leur lutte pour obtenir des lois plus rigoureuses en SST dans sa province de l’Ontario. Cela n’a pas été facile – et ce qui existe aujourd’hui est loin d’être parfait – mais, en persévérant, le mouvement syndical ontarien a été en mesure d’améliorer la législation en matière de sécurité. La clé du succès? Signaler, signaler, signaler et CONTINUER DE LUTTER jusqu’à ce que vous soyez protégés.
Vous ressentez du stress? Ajoutez votre voix au tout-premier sondage national sur le stress ressenti chez les infirmières et infirmiers. Faites partie du changement!