La prochaine crise des services de santé est à nos portes.
Le Canada fait face à une pénurie criante de personnel infirmier : le personnel infirmier est surchargé, sous-payé, brûlé, et plusieurs ne peuvent prendre congé en raison du manque de personnel.
La pénurie de personnel infirmier a atteint un dangereux point de bascule. Même avant la pandémie, 83 % du personnel infirmier signalait que le personnel de la santé était insuffisant pour répondre aux besoins des patients. Les niveaux cliniques d’épuisement professionnel ont atteint un sommet inégalé. La crise dans le secteur des soins de longue durée se poursuit, avec des conséquences fatales.
Les heures supplémentaires et les charges de travail étaient déjà élevées avant la pandémie. Depuis le début de la pandémie, cette situation s’est vraiment détériorée et on observe des augmentations drastiques des heures supplémentaires et des charges de travail. Or, les pénuries et l’augmentation des postes infirmiers vacants n’ont fait qu’envenimer les choses.
Au cours du premier trimestre de 2021, Statistique Canada signale que le nombre de postes vacants dans le secteur de la santé et de l’assistance sociale se chiffre à environ 100 000 : les IA et les infirmières psychiatriques autorisées (IPA) affichent le nombre le plus élevé de postes vacants sur douze mois, et près de la moitié de ces postes vacants restent vacants pour 90 jours en plus.
Les heures supplémentaires hebdomadaires moyennes ont augmenté de 78 % chez le personnel infirmier pendant la pandémie. Elles sont passées de 5,8 heures en mai 2019 à 10,3 heures en mai 2020. L’augmentation est encore plus importante en Ontario et au Québec, où elle se chiffre à 109 % et 173 % respectivement pendant la même période.
Le personnel infirmier a dû prolonger sa journée de travail et faire régulièrement des quarts de travail de 24 heures alors que les ratios patients ou résidents/personnel étaient très élevés.
La pénurie a eu des répercussions sur le personnel infirmier et les patients : elle a eu des conséquences profondes sur la santé mentale et le bien-être des travailleurs, ainsi que sur les soins disponibles pour les patients et les clients.
La pénurie coûte cher : des milliards sont dépensés chaque année par les gouvernements pour payer les heures supplémentaires parce que plusieurs employeurs adoptent une approche « juste à temps » pour établir les horaires plutôt que fournir la dotation nécessaire en personnel infirmier pour répondre aux besoins de la population.
Avant la pandémie, 60 % des infirmières et des infirmiers ont mentionné avoir l’intention de quitter leur emploi au cours de la prochaine année, et plus du quart d’entre eux voulaient même quitter la profession.
Les élus se sont socialement éloignés durant trop longtemps de ces problèmes. Il est temps de colmater ces fissures — votez pour remettre les services de santé du Canada sur la bonne voie.