11 mars 2021 (OTTAWA, ON) – Le jour du premier anniversaire de la déclaration de pandémie par l’OMS, les infirmières et les infirmiers du Canada renouvellent leur demande de meilleure préparation en cas de pandémie. Parce que le gouvernement n’a pas tenu compte des leçons tirées de l’éclosion du SRAS en 2003, le taux d’infections à la COVID-19 chez les travailleurs de la santé du Canada était deux fois plus élevé que la moyenne mondiale pendant la première vague.
« À la suite du SRAS, le Canada avait l’occasion de vraiment se préparer à la prochaine pandémie et est passé à côté », affirme Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII). « Sans EPI adéquats, sans directives pertinentes, des dizaines de travailleurs de la santé sont décédés, des dizaines de milliers ont contracté le virus, et un nombre incalculable d’entre eux tentent de se remettre des répercussions sur la santé mentale engendrées par la présence aux premières lignes de cette pandémie mondiale. »
Au tout début de la pandémie, la FCSII a revendiqué une approche de précaution dans le cadre de la réponse du Canada à la pandémie : privilégier la prudence lorsque vient le temps de protéger les travailleurs de la santé. Cela signifiait, pour tous les travailleurs de la santé, de prendre des mesures raisonnables pour réduire les risques, y compris porter des respirateurs N95, jusqu’à ce qu’un consensus scientifique soit atteint sur le mode de transmission du virus.
L’automne dernier, la FCSII a publié un rapport indépendant sur la réponse du Canada à la pandémie de COVID-19. Mario Possamai, ancien conseiller principal au sein de la commission sur le SRAS, a rédigé le rapport. Selon le rapport, si l’on veut protéger adéquatement les travailleurs de la santé, le principe de précaution doit devenir le principe directeur des protocoles de santé et de sécurité au travail.
Afin de régler la pénurie d’EPI qui mettait en danger tellement de travailleurs de la santé pendant toute la pandémie, Possamai recommande aux gouvernements de maintenir des réserves suffisantes et d’établir une chaîne d’approvisionnement ici au pays. De plus, le gouvernement fédéral devrait créer une agence de recherche sur la sécurité au travail, suivant le modèle du National Institute for Occupational Safety and Health des États-Unis, et ayant l’autorisation légale de prendre des décisions par rapport à la sécurité des travailleurs.
« Parce que nous avons eu une pénurie d’EPI, les travailleurs de la santé ont dû affronter la pandémie sans protection adéquate, mettant ainsi en danger leur propre vie et celle de leur famille », précise Silas.
« Il ne faut jamais oublier cela… et cela ne devrait jamais se reproduire. »
La FCSII demande aussi aux gouvernements provinciaux d’adopter la présomption légale. Ainsi les demandes des travailleurs de la santé, liés au fait d’avoir contracté la COVID-19 au travail, seraient acceptées automatiquement sans qu’ils aient à prouver l’avoir bel et bien contractée lors d’une exposition au travail.
Le nombre d’infections chez les travailleurs de la santé du Canada a continué d’augmenter, et a triplé depuis juillet 2020.
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, plus de 65 000 travailleurs de la santé du Canada ont contracté la COVID-19 jusqu’à maintenant. Selon les estimations de la FCSII, 43 travailleurs de la santé seraient décédés de la maladie.
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La FCSII est la plus grande organisation infirmière au Canada. Elle représente près de 200 000 infirmières, infirmiers, étudiants et étudiantes en sciences infirmières. Elle se porte à la défense d’enjeux prioritaires dans le secteur de la santé et revendique l’engagement du gouvernement fédéral dans le secteur des soins de santé publics.
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