Pour moi, la fête du Travail me rappelle toujours à quel point les travailleurs et travailleuses de la santé sont d’une importance cruciale et que les infirmières et infirmiers méritent un respect incroyable.
Un emploi respecté en soins infirmiers — un emploi qui vous rend fier(ère), paie vos factures et vous aide à bâtir votre avenir — ne devrait pas être trop demander.
En effet, quand je suis devenue infirmière, ce n’était pas trop demander. Oui, les soins infirmiers sont un travail difficile; les heures peuvent être longues, et vous avez besoin d’un certain courage et d’une certaine détermination pour faire face à un travail aussi exigeant et émotionnellement intense. Mais quand j’ai commencé à travailler en soins infirmiers, des infirmières supérieures étaient là pour me guider, j’avais du soutien au travail, et c’était une profession stable — une profession dont j’étais fière et pour laquelle j’encourageais les autres à me joindre.
Pour trop d’infirmières et d’infirmiers, ce n’est plus le cas. Dans une crise d’accessibilité, la stagnation des salaires, des conditions de travail intenables et des heures de travail de plus en plus longues sont devenues la norme non seulement pour le personnel infirmier, mais pour de nombreux travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs.
Nous sommes à un tournant, et nous avons le pouvoir de façonner notre avenir. L’avenir des soins de santé peut être prometteur. Se concentrer sur les travailleurs et travailleuses de première ligne qui dispensent des soins est la façon dont nous y parvenons.
Des soins primaires à la façon dont nous prenons soin de nos aînés, soutenir le personnel infirmier est la clé pour créer un avenir plus sain pour tous au Canada. Cela doit être la priorité de chaque gouvernement et employeur — et non de créer davantage d’obstacles avec les programmes de privatisation.
Les solutions sont claires : les employeurs qui se concentrent sur la rétention de leurs travailleurs deviendront des employeurs de choix et offriront les meilleurs soins dans nos collectivités de la manière la plus efficace possible.
Les leaders des syndicats d’infirmières et d’infirmiers font face à cette crise de front et la saisissent comme une occasion de faire avancer des solutions à partir de zéro – et nous sommes gagnants.
Les infirmières et infirmiers se sont ralliés derrière nos défis et solutions collectifs partout au pays. Grâce à la négociation collective, le Syndicat d’infirmières/infirmiers de la Colombie-Britannique a obtenu des ratios infirmiers/patients obligatoires – un modèle de dotation transformateur qui améliorera la qualité des soins pour les patients et créera de meilleures conditions de travail pour les travailleurs et travailleuses de la santé. En quelques mois, le Syndicat des infirmières et des infirmiers de la Nouvelle-Écosse a emboîté le pas en adoptant un modèle de dotation semblable dans sa convention collective.
L’Association des infirmières et des infirmiers de l’Ontario (AIIO) a contesté avec succès le projet de loi 124 du gouvernement Ford, qui supprimait les augmentations salariales et avait été jugé inconstitutionnel par la Cour supérieure de l’Ontario en 2022. Fort de ce succès, l’AIIO a obtenu une augmentation salariale importante pour le personnel infirmier et les travailleurs et travailleuses de la santé des hôpitaux — donnant aux infirmières et infirmiers une augmentation salariale de 11 % sur deux ans, alors que le gouvernement Ford n’était disposé à offrir que 2 %. La décision de l’arbitre reflétait ce que le personnel infirmier et les autres travailleurs et travailleuses savent bien : la stagnation des salaires joue un rôle négatif dans la capacité de retenir et de recruter plus de personnel infirmier.
Ce sont des victoires pour toutes les infirmières, tous les infirmiers et tous les patients – des victoires sur lesquelles nous pouvons bâtir et un avenir plus sain pour tous.
L’avenir des soins de santé au Canada repose sur un effectif stable et engagé. Les infirmières et infirmiers nous ont dit à maintes reprises ce dont ils avaient besoin : du personnel sécuritaire, des congés garantis, des salaires équitables. Ce à quoi cela revient vraiment est simple : le respect.
Avec une solidarité inébranlable,
Linda Silas, présidente de la FCSII