8 février, 2022 (OTTAWA. ON) – Au moment où une autre vague de COVID-19 et une pénurie accablante de travailleurs de la santé poussent de nouveau les hôpitaux du pays au point de rupture, le personnel infirmier et les médecins attirent l’attention sur le besoin de mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments. Si le gouvernement fédéral avait suivi les conseils de son propre Comité consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, les médicaments essentiels seraient maintenant couverts par le régime d’assurance-maladie.
« À une période où les hôpitaux du pays ont atteint la limite de leur capacité, il revient au gouvernement de tout faire en son pouvoir pour garder la population en santé, et diminuer la pression sur notre système de soins de santé », souligne Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers.
Le personnel infirmier et les médecins reçoivent souvent des patients à l’urgence parce que ces patients ne prennent pas leurs médicaments tels que prescrits, souvent en raison du coût. Ces visites évitables ajoutent une pression supplémentaire sur le système de soins de santé.
« C’est frustrant et déchirant de voir des patients se retrouver à l’urgence simplement parce qu’ils ne pouvaient pas payer leurs médicaments », affirme la Dre Melanie Bechard, présidente de Médecins canadiens pour le régime public et urgentologue pédiatrique à Ottawa. « Dans le cadre de notre système universel de soins de santé, le coût ne devrait pas être un obstacle au traitement. Offrir accès à nos patients à un bon plan de traitement, y compris les médicaments sur ordonnance, est essentiel pour les aider à vivre en santé. »
Avant la pandémie, un ménage canadien sur cinq n’avait pas les moyens de payer ses médicaments. Pendant que la COVID-19 perturbait notre économie, de nombreuses personnes au Canada se sont retrouvées sans emploi. Ces travailleurs ont non seulement perdu un revenu nécessaire mais, pour plusieurs, cela signifiait aussi la perte du régime privé d’assurance-médicaments fourni par leur employeur.
Le rapport de 2019 du comité sur le régime national d’assurance-médicaments recommandait de commencer à couvrir les médicaments essentiels en janvier 2022. Cette nouvelle couverture aurait compris l’insuline, les inhalateurs pour l’asthme, les médicaments communs pour la haute tension artérielle, et les antirétroviraux pour traiter le VIH, pour n’en nommer que quelques-uns.
Depuis les années 1960, cinq commissions nationales distinctes ont demandé d’inclure les médicaments prescrits dans la couverture assurée par le régime public de soins de santé du Canada. Le Canada est le seul pays à revenu élevé qui a un régime universel de soins de santé qui ne couvre pas les médicaments sur ordonnance.
« Le temps est venu pour le gouvernement fédéral d’arrêter de privilégier les profits des grandes compagnies pharmaceutiques et des compagnies d’assurances aux dépens des millions de personnes au Canada qui ont de la difficulté à payer les médicaments dont elles ont besoin », affirme Silas.
Lorsqu’il a déposé son rapport en 2019, le conseil consultatif évaluait à 5 milliards de dollars par année les économies réalisées grâce à un régime national d’assurance-médicaments. Un tel régime à payeur unique donnerait au gouvernement fédéral le pouvoir de négocier plus efficacement avec les compagnies pharmaceutiques pour diminuer le coût des médicaments sur ordonnance.
« Notre système de soins de santé est fondé sur le principe d’équité. Ainsi, nous avons tous le droit d’avoir accès aux soins en fonction du besoin médical et non pas de notre capacité à payer », explique Bechard. « Le même principe doit être appliqué aux médicaments sur ordonnance. »
« Le temps est venu de combler cette lacune dans le régime d’assurance-maladie du Canada, une lacune qui laisse tellement de personnes au Canada sans soins adéquats. »
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