Les infirmières et infirmiers d’aujourd’hui, tout comme les travailleurs et les travailleuses qui nous ont précédés, façonnent l’avenir de nos collectivités. Les soins infirmiers, l’une des plus importantes professions au pays, sont à l’avant-garde de ce changement.
Les attentes face à la profession infirmière ont considérablement changé ces dernières années, en particulier depuis la pandémie de la COVID-19. Nous avons été salués comme des héros, tout en étant confrontés à des lieux de travail de plus en plus dangereux avec des tendances en matière de violence qui ne font qu’augmenter.
Nos réalités quotidiennes exigent une nouvelle ère pour les travailleurs et travailleuses. Une ère fondée sur la justice, sur l’équité et, surtout, sur le respect.
Le respect prend de nombreuses formes. Le respect signifie s’assurer que les lieux de travail dans le milieu de la santé disposent d’un personnel adéquat afin que vous puissiez offrir aux patients les meilleurs niveaux de soins, sans la détresse morale liée à des charges insoutenables de patients.
Le respect signifie ne pas être harcelés lors de vos journées de congé pour travailler plus d’heures supplémentaires, alors que ce que vous voulez vraiment faire c’est d’assister au match de soccer de votre enfant.
Le respect signifie une rémunération équitable et des avantages réels. Cela signifie savoir que votre lieu de travail s’engage à assurer votre sécurité chaque jour.
Le respect signifie s’assurer que les infirmières et infirmiers formés à l’étranger ne font pas face à une bataille difficile pour se joindre à la profession lorsqu’ils ont déraciné leur vie pour soigner des patients au Canada.
Le respect signifie être entendus et avoir un siège à la table de décision. Cela signifie de traiter les soins infirmiers comme la main-d’œuvre critique en matière de sécurité qu’elle est.
Nous ne pouvons accepter et nous n’accepterons rien de moins.
La fête du Travail nous rappelle la force que les travailleuses et les travailleurs ont lorsqu’ils sont unis. Notre mouvement a commencé il y a plus d’un siècle lorsque les travailleurs et travailleuses se sont rassemblés pour exiger la fin des conditions de travail abusives pendant la révolution industrielle. Le mouvement syndical des femmes est né de cela, luttant contre la discrimination pour créer un monde plus juste pour tous. Notre histoire montre que lorsque nous sommes unis, nous gagnons.
Cet été, les infirmières et infirmiers du Canada ont épaulé les agents de bord du SCFP alors qu’ils entamaient une mesure de grève historique. Nos deux professions sont dominées par les femmes, nous sommes sous-évalués et trop souvent appelés à effectuer un travail non rémunéré. Lorsque j’ai rejoint les agents de bord sur la ligne de piquetage à Halifax, cela m’a rappelé le pouvoir que nous avons lorsque nous levons la voix haut et fort et disons : assez – c’est assez!
Ensemble, vos syndicats d’infirmières et infirmiers construisent une nouvelle ère pour tous les travailleurs. Nous nous assurons de faire pression sur nos politiciens, et nous poussons nos gouvernements à agir et à offrir de meilleurs avantages aux infirmières et infirmiers.
Des ratios infirmières-patients sécuritaires aux contrats justes et équitables, nous exigeons mieux pour les infirmières et les infirmiers et pour tout le Canada. Parce que quand le personnel infirmier gagne, nous gagnons tous.
Les voix des infirmières et des infirmiers ont façonné le dernier rapport de la FCSII, État des lieux de la main-d’œuvre infirmière, et vous nous avez dit ce dont vous aviez besoin pour rester dans cette profession à long terme : protection, implication, respect.
Je sais, le respect n’est pas facultatif – il est essentiel. Et je n’arrêterai pas de me battre jusqu’à ce que chaque infirmière et chaque infirmier ait le respect mérité.
Solidairement vôtre,
Linda Silas, présidente de la FCSII