Février 2, 2022 (OTTAWA, ON) – Il n’est pas étonnant de voir qu’un grand nombre d’infirmières et d’infirmiers veulent quitter leur emploi. Depuis plusieurs mois, le personnel infirmier sonne l’alarme par rapport à la dotation insuffisante, et ses répercussions sur les soins aux patients et sur leur capacité de bien faire leur travail.
C’est à grand cri que le personnel infirmier réclame du soutien. Fait alarmant, 94 % des infirmières et des infirmiers affichent des symptômes de burn-out, selon un sondage de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers. Tendance inquiétante, 45 % des personnes ayant répondu au sondage ont reçu un résultat positif d’épuisement professionnel chronique, soit une augmentation de 50 % depuis 2019.
Le sondage pancanadien a été mené auprès de 4 467 infirmières et infirmiers par Viewpoints Research, du 22 novembre au 20 décembre 2021, avant la croissance exponentielle du variant Omicron qui n’a fait que rendre plus éreintantes les conditions de travail du personnel infirmier. Il n’est pas étonnant de voir que deux infirmières sur trois mentionnent une détérioration de leur santé mentale au cours de la dernière année, et qu’elles ressentent les effets à long terme du stress engendré par la pandémie.
Entre des années de sous-financement ayant mené à une dotation insuffisante, et la pression grandissante engendrée par la COVID-19, le personnel infirmier porte le poids d’un système de soins de santé sur le point de s’effondrer.
Les heures supplémentaires sont maintenant régulièrement utilisées comme solution de fortune au manque de personnel, et le personnel infirmier, ainsi que les patients, en ressentent l’impact.
Trop travailler est un facteur, mais le burn-out est une réponse psychologique qui dérive de l’épuisement émotionnel, du cynisme et du détachement, et d’un sentiment d’inefficacité. Plus de 80 % des infirmières et des infirmiers ayant participé au sondage mentionnent la dotation insuffisante. Pendant que le personnel infirmier lutte tant bien que mal pour une dotation suffisante afin de pouvoir prendre soin de leurs patients adéquatement, il n’est pas surprenant que plus de 60 % mentionnent une détérioration de la qualité des soins au cours de la dernière année.
« Les infirmières et les infirmiers se soucient énormément de leurs patients », explique Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers. « Lorsque les patients ne reçoivent pas les soins qu’ils méritent, parce que le système manque de personnel, cela devient un poids énorme pour le personnel infirmier et s’ajoute à leur stress. »
« Les infirmières et les infirmiers travaillent excessivement fort, mais cela ne peut pas être un substitut aux investissements adéquats dans le système de soins de santé du Canada. »
Le burn-out, les problèmes liés à la capacité, et la dotation insuffisante sont les principales raisons qui incitent le personnel infirmier à quitter. Plus de 50 % des infirmières et des infirmiers ayant participé au sondage pensent à quitter leur emploi au cours de la prochaine année, et 20 % envisagent même de quitter la profession. Quand on considère la viabilité de notre système de soins de santé au cours de la prochaine année, il est des plus troublants d’observer que l’intention de quitter est plus élevée chez le personnel infirmier en début de carrière ou à la mi-carrière.
Nous avons désespérément besoin d’investissements cruciaux ciblant les travailleurs de la santé si nous voulons renverser la tendance. Les gouvernements doivent collaborer pour régler immédiatement cette crise en matière de ressources humaines grâce à des stratégies innovatrices pour recruter et maintenir en poste le personnel infirmier, et grâce à des investissements dans la planification à long terme de la main-d’œuvre en santé.
« Nos infirmières et nos infirmiers sont épuisés. Ils tournent à vide », précise Silas. « En n’investissant pas pour offrir du soutien aux infirmières et aux infirmiers, nous les poussons à quitter la profession. Le gouvernement fédéral ne peut se permettre de ne rien faire. »
« Si nous voulons éviter une crise qui sera pire encore, nous devons agir maintenant. »
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La FCSII est la plus grande organisation infirmière au Canada. Elle représente près de 200 000 infirmières, infirmiers, étudiants et étudiantes en sciences infirmières. Elle se porte à la défense d’enjeux prioritaires dans le secteur de la santé et revendique l’engagement du gouvernement fédéral dans le secteur des soins de santé publics.
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