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19 juin 2020

Le personnel infirmier demande justice lors de la Journée nationale des peuples autochtones

Pendant que le Canada souligne la Journée nationale des peuples autochtones le 21 juin 2020, les infirmières et les infirmiers demandent justice et un engagement à faire sa part.

Le personnel infirmier célèbre la culture et la contribution des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et reconnaissent qu’il y a encore beaucoup à faire par rapport aux répercussions dévastatrices de la colonisation au Canada et de ses pratiques encore en cours. Ces répercussions sont encore profondément ressenties par les peuples autochtones du pays.

Réconciliation et décolonisation doivent signifier des gestes concrets de la part des gouvernements et des personnes du Canada pour mettre fin à la marginalisation continue des peuples autochtones. Nous devons tous assumer la responsabilité du racisme systémique et individuel qui alimente la marginalisation sociale et économique, mène à d’importantes disparités en santé, et permet l’absence honteuse de gestes posés pour contrer la violence envers les peuples autochtones.

« En qualité d’infirmières, d’infirmiers, de professionnels de la santé et de militants syndicaux, nous jouons un rôle important de défendeurs des droits des patients, des pairs et de nos collectivités; nous avons la responsabilité de réfléchir, de nous exprimer et de dénoncer l’injustice », souligne Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers.

Dans l’histoire du Canada, les pratiques et les politiques visant l’assimilation forcée et l’effacement de la culture autochtone sont bien documentées. Ces pratiques ont mené à un effondrement social, culturel, politique et économique, à l’exposition à la violence, aux événements traumatisants et à la marginalisation.[1]

Les peoples autochtones font encore l’objet de marginalisation et de plusieurs types de racisme, y compris ingérence par rapport à leur droit à l’auto-détermination, à l’auto-gestion et au contrôle de leurs territoires; ciblage exagéré par les forces policières, criminalisation et taux disproportionnés d’incarcération[2]; victimes de crimes violents de façon disproportionnelle[3]; manque d’accès aux soins de santé et autres services de base[4]; blessures historiques et intergénérationnelles; et taux plus élevés de maladie mentale et de suicide.[5]

Les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQQIA autochtones, affichent des taux alarmants de violence, et des milliers d’entre elles ont été assassinées ou ont disparu. Selon le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, les « violations persistantes et délibérées des droits de la personne » relèvent du génocide.[6] Ce rapport final comprend plus de 230 Appels à la justice, y compris pour les personnes et les fournisseurs de soins de santé (télécharger les Appels à la justice ci-dessous). Un an plus tard, le gouvernement fédéral n’a toujours rien fait.

Pour qu’un changement important et transformateur se fasse, nous devons reconnaître ces injustices et lutter contre elles. Nous devons écouter les voix autochtones et nous joindre à elles pour repousser les politiques, les schémas et les systèmes qui perpétuent l’oppression, la marginalisation et la criminalisation, ce qui ne fait qu’accentuer la blessure.

De concert avec les efforts déployés pour réparer les préjudices actuels et historiques, nous devons revendiquer un plus grand accès aux services publics culturellement adaptés afin que les personnes autochtones puissent vivre, guérir et prospérer dans le respect de leurs croyances, valeurs et traditions. Or, le changement ne peut se faire sans la volonté de réfléchir, de se défaire de ses préjugés et de dénoncer le déséquilibre des forces. La voie vers la justice commence avec chacun d’entre nous.

Télécharger les Appels à la justice