Je vous écris à propos d’un enjeu qui préoccupe grandement les infirmières et infirmiers du Canada : l’accès aux soins pour nos enfants les plus vulnérables et malades.
Le mardi 1er novembre 2016, la Chambre des communes examinera une motion enjoignant au gouvernement de se conformer à une décision historique du Tribunal canadien des droits de la personne, qui ordonne de mettre fin à la discrimination à l’endroit des enfants des Premières Nations. Cela implique de mettre en œuvre le Principe de Jordan, un engagement longuement attendu qui ferait en sorte que les enfants à risque reçoivent les soins dont ils ont besoin.
Au nom des quelque 200 000 infirmières et infirmiers représentés par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII), je vous demande d’adopter cette motion et de vous engager à répondre par l’action à cet enjeu crucial.
Permettez-moi de vous rappeler que des enfants sont encore gravement affectés par l’inaction face à cet enjeu. Il y a plus d’une décennie, Jordan River Anderson mourait, à l’âge de cinq ans, après avoir été confiné toute sa vie à l’hôpital en raison d’une querelle entre les gouvernements fédéral et provincial quant à la responsabilité des paiements.
La Motion 296 adoptée à l’unanimité par la Chambre des communes le 12 décembre 2007 visait à éviter que d’autres enfants connaissent le même sort en raison de conflits de compétences et de facturation entre le gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux. Or les choses ont peu progressé, depuis, et cette discrimination fondamentale persiste.
À titre de député(e), il vous incombe de représenter ces enfants. Je vous rappelle que la Cour fédérale du Canada, le Tribunal canadien des droits de la personne et la Commission de vérité et réconciliation ont vivement condamné l’inaction des gouvernements dans ce dossier. Les infirmières et infirmiers du Canada vous encouragent à agir. Aucun autre enfant ne devrait connaître le même destin que Jordan River Anderson en raison de l’inaction gouvernementale.
Veuillez agréer, Madame la Députée / Monsieur le Député, l’expression de mes sentiments distingués.
Linda Silas