27 avril 2021 (OTTAWA, ON) – En cette vielle de la Journée de deuil nationale et alors que notre système de santé semble sur le point de s’effondrer, la plus grande organisation infirmière du Canada demande aux gouvernements de prendre, en toute urgence, des mesures concrètes pour contrer la troisième vague de COVID-19. La montée en flèche récente des cas laisse peu de marge de manœuvre aux hôpitaux, et les unités de soins intensifs ont presque atteint leur pleine capacité.
La situation est tellement grave que la communauté médicale craint d’avoir bientôt à décider qui aura accès aux soins… qui va vivre et qui va mourir.
« Personne ne veut se retrouver dans une telle position », souligne Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers.
Selon Silas, pour aplatir la courbe et donner un peu de sursis aux unités de soins intensifs, les gouvernements doivent prendre des mesures décisives et musclées, y compris diminuer les soins non urgents, limiter les voyages internationaux et inter-provinciaux, et intensifier l’immunisation, avec un effort accru visant la vaccination complète du personnel infirmier de première ligne, du personnel de la santé et du personnel essentiel. Toutes les options doivent être sur la table, ajoute-t-elle.
Et maintenant plus que jamais, tous les travailleuses et travailleurs, peu importe leur statut, doivent avoir des congés de maladie payés qu’ils peuvent accéder facilement lorsqu’ils sont malades ou doivent s’isoler.
« Dans un pays aussi prospère que le nôtre, il est inadmissible pour nous de mettre les travailleurs – particulièrement les travailleurs essentiels à faible salaire – dans une position où ils se voient forcer de choisir entre mettre de la nourriture sur la table ou infecter potentiellement les autres. »
Silas renouvelle aussi une demande faite en avril 2020, alors que la situation semblait presque aussi catastrophique. Elle demandait alors au gouvernement fédéral d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence afin de mieux protéger notre système de soins de santé. Cela permettrait un effort plus concerté partout au pays, particulièrement en une période où des provinces se tournent vers d’autres provinces pour qu’elles leur envoient du personnel infirmier et autres travailleurs de la santé. La situation actuelle exige du leadership politique au niveau fédéral afin de coordonner le déploiement du personnel de la santé.
Les personnes du Canada doivent faire leur part : rester à la maison, porter un masque et se faire vacciner.
« Lors de la première vague, les personnes du Canada étaient solidaires pour aplatir la courbe », souligne Silas. « Or, maintenant, même au moment où la troisième vague est sur la voie d’être encore pire que les deux premières, les gens semblent engourdis et ne réagissent plus à la pandémie.
On ne peut pas continuer comme si de rien n’était; le niveau de menace est encore tout aussi élevé, ajoute Silas. Presque 85,000 travailleuses et travailleurs de la santé ont contracté le virus depuis début de la pandémie, et au moins 50 d’entre eux ont perdu la vie, selon la recherche de la FCSII.
Les personnes du Canada doivent demeurer vigilantes et suivre les directives de la santé publique, particulièrement au moment où des variants préoccupants et plus mortels continuent de se propager.
« Je comprends que les gens en ont assez des confinements. Mais, en ce moment, un rassemblement, une rencontre familiale, un enfant invité à jouer, c’est comme frotter une allumette dans une forêt sèche. »
La FCSII est la plus grande organisation infirmière au Canada. Elle représente près de 200 000 infirmières, infirmiers, étudiants et étudiantes en sciences infirmières. Elle se porte à la défense d’enjeux prioritaires dans le secteur de la santé et revendique l’engagement du gouvernement fédéral dans le secteur des soins de santé publics.
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Ben René, brene@nursesunions.ca, 613-406-5962