Les conclusions du rapport du vérificateur général du Nouveau-Brunswick concernant le recours aux agences à but lucratif révèlent un manque critique de surveillance des dépenses de la province en matière de santé, soulignant la nécessité de mener des enquêtes approfondies dans chaque province et territoire.
« Nous ne pouvons pas accepter que plus de 173 millions de dollars de l’argent des contribuables au Nouveau-Brunswick soient canalisés vers des sociétés à but lucratif sans surveillance. Ce rapport est accablant et devrait tirer la sonnette d’alarme auprès de tous nos gouvernements provinciaux et territoriaux pour freiner leur utilisation des agences à but lucratif », a déclaré Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII).
Le rapport du vérificateur général Paul Martin détaille les pratiques de facturation douteuses, les clauses de renouvellement automatique et l’absence d’examen juridique ou de processus concurrentiel de sélection des fournisseurs.
Fait alarmant, dans plusieurs administrations, les décisions de travailler avec des agences à but lucratif pour combler les besoins en personnel n’étaient pas étayées par des données mais seulement par des rapports informels. Dans de nombreux cas, les besoins de l’établissement n’étaient pas bien documentés, et certains contrats permettaient aux agences de déployer des équipes de soins de santé sans égard aux besoins.
« Les décisions concernant les ressources humaines en santé ne devraient jamais être axées sur le profit. Ces décisions doivent s’appuyer sur des données solides pour répondre aux besoins des patients », a déclaré Paula Doucet, présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (SIINB). « Il est choquant que nos régies régionales de la santé aient négligé de s’assurer qu’elles recevaient de la valeur pour ce niveau d’argent, et cela a permis à des entreprises comme Canada Health Labs de plumer les contribuables sans aucune obligation de rendre compte. »
Mme Doucet a insisté sur la nécessité d’une planification durable des ressources humaines en santé, y compris un solide plan de maintien en poste et de recrutement des infirmières et infirmiers, fondé sur des données probantes.
« La responsabilité et la transparence ont fait cruellement défaut au cours des deux dernières années avec ces contrats odieux. Les Néo-Brunswickois méritent mieux. Nous devons reprendre notre système public de soins de santé et faire en sorte que les soins ne soient pas synonymes de profits », a déclaré Mme Doucet.
La FCSII demande aux provinces et aux territoires de renforcer la main-d’œuvre infirmière en investissant dans de solides initiatives de maintien en poste, permettant ainsi le rétablissement du système de santé de notre pays.
« Nous ne pouvons pas continuer à permettre que des ressources soient prélevées de notre système public de soins de santé sans être contrôlées. Des solutions existent au sein de notre système public de soins de santé, et les infirmières et infirmiers sont prêts à collaborer avec les gouvernements pour les mettre en œuvre », a déclaré Mme Silas. « Il est essentiel de veiller à ce que les emplois permanents en soins de santé dans nos collectivités soient de bons emplois attrayants afin de retenir le personnel infirmier et de mettre fin à cette dépendance excessive à l’égard des agences de dotation privées. »