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6 juin 2025

Congrès 2025 - Bulletin, Jour 5

Congrès 2025

Un engagement vers la réconciliation dans les soins de santé

Les infirmières et infirmiers de partout au Canada ont franchi une étape historique dans notre cheminement commun vers la réconciliation. Après une réflexion solennelle et un objectif renouvelé, les délégués ont adopté à l’unanimité une résolution reconnaissant la responsabilité de notre profession pour la vérité, la réconciliation et le démantèlement du racisme contre les peuples autochtones dans les soins de santé.

Plus qu’une déclaration, c’est un engagement à agir. La résolution reconnaît les préjudices causés par notre profession – de la négligence et de la maltraitance dans les pensionnats indiens et les hôpitaux indiens au racisme systémique qui persiste aujourd’hui. Elle reconnaît notre responsabilité collective et trace la voie à suivre. Par cet engagement, les infirmières et infirmiers s’engagent à intégrer la réconciliation dans leur pratique quotidienne en exigeant des politiques de santé équitables, en augmentant la représentation autochtone en soins infirmiers, en mettant en œuvre une solide éducation en matière de sécurité culturelle et en appuyant l’intégration des pratiques de guérison autochtones dans tous les milieux de soins.

La résolution a été présentée avec des témoignages émouvants. L’infirmière à la retraite, Kim Fraser, qui s’était occupée de Jordan River Anderson, a rappelé aux délégués le coût humain de l’indifférence bureaucratique. L’infirmière autochtone, Kirston Blom, a exhorté ses pairs à être « l’incarnation de l’espoir de nos ancêtres », appelant les infirmières à devenir des championnes du changement. Leurs paroles ont ébranlé les délégués de la salle, ont été accueillies avec une profonde émotion et un soutien inébranlable.

Lorsque la résolution a été adoptée par un vote par assis et levé, la salle s’est tournée vers la guérison.

Ce qui a suivi a été inoubliable. PIQSIQ, un duo de chanteuses de gorge inuites, a livré une performance qui a résonné le chagrin, la force et l’espoir. Leur mélange obsédant de sons ancestraux et d’art moderne a transporté les délégués dans un voyage sonore à travers la douleur, la survie et la renaissance. Avec en toile de fond des images de la beauté brutale du Nord, leurs voix ont tissé une tapisserie de commémoration et de résilience.

La performance de PIQSIQ était plus que de la musique. C’était un appel à se souvenir, à réfléchir et à s’élever.

Il s’agissait d’un chapitre puissant dans notre cheminement vers la réconciliation qui a commencé dès le premier jour de notre congrès. Elle représente un début d’espoir pour le travail à venir. Les engagements de la résolution orienteront les efforts d’éducation, d’élaboration de politiques et de défense des intérêts dans l’ensemble de la profession infirmière au cours des mois et des années à venir.

Ensemble, nous sommes « tous unis » pour la vérité, la réconciliation et la justice.

Linda Silas a été acclamée pour son 12e mandat en tant que voix des infirmières et infirmiers du Canada

Bien connue au Canada et dans le monde entier comme une ardente défenseure des soins publics de santé, des droits en milieu de travail et de la justice sociale, Linda Silas a été acclamée vendredi matin pour son 12e mandat de deux ans à titre de présidente de la FCSII à Niagara Falls.

Dans son rôle de présidente du Comité des candidatures de la FCSII, la présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse, Janet Hazelton, s’est levée pour présenter la candidature et Mme Silas a été chaleureusement applaudie par les délégués.

À la fin de son nouveau mandat, Mme Silas aura été pendant 24 ans la voix bilingue et articulée des infirmières et infirmiers du Canada.

« C’est un grand honneur de pouvoir continuer à servir les infirmières et infirmiers du Canada à titre de présidente de la FCSII, surtout alors que nous continuons de travailler à l’établissement d’un rôle fiable de défense des droits des peuples autochtones, parmi nos membres et partout au Canada », a-t-elle déclaré.

Avec l’élection d’un nouveau gouvernement fédéral en avril, a déclaré Mme Silas, la FCSII doit jouer un rôle essentiel pour s’assurer que tous les Canadiens comprennent l’importance de préserver les soins de santé financés et dispensés par l’État dans toutes les régions du pays.

« Les soins de santé sont un droit humain, et non une possibilité de profit », a-t-elle mentionné.

Née à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, où son père dirigeait le syndicat des travailleurs de l’usine de production de papier journal d’Abitibi, Mme Silas a été présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick de 1993 à 2003. À l’époque, elle était la plus jeune présidente du syndicat des infirmières et infirmiers de l’histoire du Canada.

Mme Silas a défendu sans relâche les politiques fédérales et provinciales qui améliorent l’équité sociale et les déterminants sociaux de la santé, y compris la sécurité de retraite pour tous les travailleurs, les services de garde universels, l’assurance médicaments nationale et l’accès aux services publics pour les communautés autochtones.

Pas plus tard que le mois dernier, elle a été nommée membre honoraire du Royal College of Nursing au Royaume-Uni, honorée pour sa contribution aux soins infirmiers avec la plus haute distinction du RCN.

Jouons du coude pour les soins publics de santé

L’énergie qui s’accumulait tout au long de la semaine du congrès est montée dans un crescendo formidable lorsque près de 1 200 infirmières et infirmiers se sont rassemblés dans les rues de Niagara. Le cri de ralliement : Le Canada doit protéger et défendre les soins publics de santé.

Linda Silas, présidente de la FCSII, a donné le coup d’envoi de la manifestation en lançant un appel au premier ministre Mark Carney : « Ne touchez pas à notre système de soins de santé à moins que vous ne l’amélioriez! »

Des militants de partout au Canada sont montés sur scène alors que la foule d’infirmières et d’infirmiers brandissait des drapeaux et chantait en soutien. Ils ont parlé des actes honteux des chefs de gouvernement qui ont laissé des entreprises infiltrer le système de soins de santé du Canada.

« Honteux! » entendait-on crier alors que la présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, Erin Ariss, soulignait les dépenses exorbitantes du premier ministre Doug Ford pour les agences privées de personnel en soins infirmiers. Au cours de la dernière décennie, les hôpitaux de l’Ontario ont versé 9,2 milliards de dollars aux agences de dotation à but lucratif – le tout avec l’argent des contribuables.

« Le premier ministre a créé une énorme crise dans les soins de santé », a déclaré Mme Ariss. « Il permet aux entreprises privées de valser et de profiter des chirurgies, des soins, des examens des patients – de tout. La crise du personnel infirmier n’a jamais été aussi grave avec le plan de privatisation de Ford. L’Ontario manque de plus de 25 000 infirmières et infirmiers! »

La manifestation a créé un sentiment d’espoir alors que les militants parlaient du pouvoir de la solidarité et du syndicalisme dans la lutte pour les soins publics de santé.

« En soins infirmiers, nous voyons et traversons beaucoup de choses très difficiles. Ça ébranle nos forces », a déclaré le président du SIIS, Bryce Boynton. « Mais quand nous nous unissons, nous ne pouvons pas être vaincus! »

Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du Congrès du travail du Canada, a fait écho à ces sentiments : « Vous n’êtes pas seul(e). Trois millions de travailleuses et de travailleurs à travers le Canada sont à vos côtés dans la lutte! »

La manifestation s’est terminée, mais le mouvement s’est poursuivi tandis que Mme Silas menait la foule en chantant : « Nous reviendrons! »

Pour finir en beauté

Pour clore le congrès biennal 2025 de la FCSII à Niagara Falls, l’animatrice Geneviève Côté nous a tranquillement fait méditer sur les bruits dans nos esprits, et pourquoi, à cause de ses derniers, il est presque impossible pour la plupart d’entre nous de dormir dans un avion.

Eh bien, pour être honnête, la performance de Mme Côté n’était pas si paisible. En effet, elle était si mouvementée qu’on ne pouvait pas vraiment l’appeler une méditation. Pourtant, elle comprenait quelques remarquables bruits générés par l’homme pouvant être appliqués aux soins infirmiers, et d’une valeur certaine pour les négociations syndicales.

Mme Côté se considère comme une personne qui fait du bruit, ce qui est indéniable – surtout quand elle est assistée par un puissant amplificateur de son, comme au centre des congrès de Niagara Falls.

Il se trouve que les infirmières et infirmiers connaissent aussi une chose ou deux sur le bruit généré par l’homme. Environ 1 000 participants au congrès de la FCSII ont démontré ce fait vendredi midi devant le bâtiment, assistés par un petit orchestre de percussions.

Pourtant, l’ancienne demi-finaliste de plusieurs concours « Got Talent », dont ceux du Canada et de la Grande-Bretagne, a certainement ajouté des sons qui pourraient être utiles dans notre répertoire collectif.

Peut-être pas la porte grinçante, même si elle était incontestablement amusante. Ni, hélas, l’hélicoptère, le volcan, ou le ptérodactyle – bien que, nous aimerions sûrement tous savoir comment elle savait exactement quel bruit fait un ptérodactyle! (Le jury n’a pas encore déterminé la valeur de la mitrailleuse.)

Néanmoins, les voix de Don Corleone et de Dark Vador de Mme Côté ont toutes deux un rôle précis à jouer dans les négociations futures, en particulier pour les moments où l’employeur nous fait le coup d’exiger soudainement un vote inattendu sur une « dernière offre ».