Silas : La fête du Travail est un cri de ralliement pour tous les travailleurs de la santé
La fête du Travail célèbre les luttes qu’ont durement menées les travailleurs du Canada pour défendre leurs droits, et nous rappelle le pouvoir des travailleurs qui se mobilisent. Il y a plus d’un siècle, tout a débuté par une lutte pour obtenir une journée plus courte de travail, et cette lutte est devenue un mouvement de travailleurs luttant pour améliorer nos vies et celle de nos familles.
Ensemble, les travailleurs et les travailleuses ont lutté pour obtenir des conditions de travail plus saines et plus sécuritaires, obtenant ainsi plusieurs des droits que nous avons maintenant.
À Toronto, les travailleurs ont débrayé en 1872 pour demander une journée plus courte de travail. Certains ont perdu leur emploi ou ont été arrêtés, mais ils se sont mérité le soutien des autres travailleurs et plus de 10 000 travailleurs se sont rassemblés à Queen’s Park. Résultat : le premier ministre John A. MacDonald légalise et protège les activités syndicales.
Dans les années 1930, lorsque des travailleurs sans emploi ont eu à travailler dans les camps pour chômeurs du gouvernement pour un salaire insignifiant, ils ont protesté en se rendant de Vancouver à Ottawa, et ont communiqué leurs préoccupations directement au gouvernement fédéral. Grâce à cette grève épique, le gouvernement fédéral a aboli les camps et mis en place l’assurance-emploi.
À la suite du décès évitable de travailleurs à la mine Westray en Nouvelle-Écosse, les travailleurs syndiqués ont mené une campagne fructueuse pour modifier le Code criminel afin que les employeurs qui ne prennent pas de mesures pour protéger la vie de leurs employés soient tenus juridiquement responsables.
Voilà les épaules sur lesquelles nous nous tenons pendant que nous continuons à lutter pour offrir une vie meilleure à tous les travailleurs. Notre histoire illustre bien que, ensemble, les travailleurs et les travailleuses ont le pouvoir de changer les choses. En agissant solidairement, les travailleurs peuvent influencer l’opinion publique et inspirer les politiques.
Nous rendons hommage aux progrès des travailleurs en continuant à défendre les droits des travailleurs et des travailleuses aujourd’hui.
Pour plus de deux ans, nous avons lutté pour protéger le personnel infirmier, la classe ouvrière et le public d’un virus engendrant un danger sans précédent à la santé. Au tout début, nous avons demandé des mesures de protection contre la transmission par voie aérienne afin que les travailleurs et les travailleuses de la santé soient protégés d’un virus dont nous savions peu de choses.
Je sais que ce n’est que la pointe de l’iceberg lorsqu’il s’agit de ce dont ont besoin le personnel infirmier et les travailleurs de la santé.
La pandémie a intensifié la pénurie déjà désastreuse de personnel, et a jeté les projecteurs sur les conditions de travail insoutenables du personnel infirmier.
Maintenant, plus que jamais auparavant, la pénurie de personnel infirmier requiert l’intervention du gouvernement. Le personnel infirmier s’épuise de plus en plus, plusieurs quittent le secteur public ou même la profession, et le système public de soins de santé au Canada est compromis.
Voilà la lutte qui nous rassemble maintenant.
Respecter et offrir du soutien au personnel infirmier est la clé pour commencer à remettre en état notre système de soins de santé. Les travailleurs et les travailleuses de la santé sont aux premières lignes de cette crise, et comme les travailleurs qui sont venus avant nous, les travailleurs de la santé ont les solutions.
Avec les travailleurs de la santé et les syndicats infirmiers à la table de décisions, nous pouvons bâtir des milieux de travail plus sûrs et plus sains. Nous pouvons diminuer les charges de travail du personnel infirmier et assurer des ratios infirmière-patients sécuritaires. Nous pouvons offrir au personnel infirmier un soutien à la santé mentale, élargir les programmes de formation, et cibler le recrutement afin de diversifier la main-d’œuvre.
Je sais que, pour plusieurs infirmières et infirmiers, la fête du Travail n’est qu’un autre week-end : ils travaillent pendant de longues heures, en manque de personnel, et sont débordés et pas en mesure de prendre soin en toute sécurité du nombre excessif de patients dont ils sont chargés.
Sachez qu’il y a une lumière au bout du tunnel. Tout comme les travailleurs qui sont venus avant nous, nous pouvons influencer l’opinion publique et changer les politiques. Ensemble, nous pouvons améliorer notre système de soins de santé et améliorer notre vie et celle de nos familles.
Avec ma solidarité inaltérable,
Linda Silas