Linda Silas | Présidente de la FCSII
Cher(ère)s ami(e)s,
Personne ne peut nier que la pandémie a bouleversé tous les volets de nos vies. J’espère, toutefois, que vous êtes en forme et en santé au moment de lire cette lettre.
Comme plusieurs, la COVID-19 a consumé ma vie au cours de la dernière année, et elle demeure une préoccupation urgente pour la population canadienne et partout dans le monde. En qualité d’infirmière, j’espère voir des jours meilleurs à l’horizon mais il faudra du temps. En qualité de leader syndical, je sais combien la tâche sera énorme pour rebâtir nos collectivités. La pandémie a mis au jour les lacunes et les vulnérabilités au sein de notre économie, de nos services publics, ainsi que la façon dont on traite les travailleurs, entre autres choses. Relever ces défis et réparer les iniquités exacerbées par la COVID-19 va exiger de combiner l’expérience et l’expertise de nous tous.
Cela dit, le problème principal qui me tient éveillée la nuit est l’état du système de soins de santé au Canada. De quoi auront l’air nos précieux soins de santé publics – déjà sollicités au maximum avant la pandémie – lorsque les mesures d’urgence seront abolies? Simplement dit, ce secteur sera malade et fatigué, tout comme le personnel infirmier et autre personnel qui l’ont porté sur leurs épaules au cours de la dernière année. Avec cet énorme défi à l’horizon, je dois demeurer concentrée sur le soutien à offrir aux infirmières et aux infirmiers du Canada qui ont mis leur foi et leur confiance en moi pour les diriger au cours des 18 dernières années.
Je demeure fièrement et fermement engagée par rapport à notre centrale syndicale. Toutefois, je ne serai pas celle qui en prendra la tête après sa prochaine assemblée générale. C’est avec un brin de tristesse, mais avec une nouvelle détermination, que je vous annonce que je retire ma candidature à la présidence du Congrès du travail du Canada. Cette décision a été difficile car j’ai consacré presque deux décennies au travail du Congrès, j’ai fait partie de son comité exécutif et du Conseil canadien, et j’ai travaillé fort, aussi honnêtement et inclusivement que possible, pour mettre de l’avant les objectifs que nous partageons. Je demeure tellement fière de notre travail collectif.
À mes nombreux supporteurs, je dis simplement : merci. Merci pour votre générosité et votre soutien, et pour vous être joints à moi en croyant que, ensemble, nous pourrions faire de grands pas en avant pour bâtir un mouvement syndical plus fort. Notre travail n’est pas terminé. Nous avons prouvé que la définition de travailleur essentiel va beaucoup plus loin que le secteur des soins de santé. Nous avons prouvé que les syndicats – qu’importe le secteur – sont plus forts lorsque nous travaillons ensemble. Ce sera pour moi un honneur de continuer à travailler de concert avec les camionneurs, les enseignants, les électriciens, les travailleurs de la construction, les employés des postes, les fonctionnaires et le personnel du secteur de la santé. Ensemble, nous ne pouvons pas échouer et nous allons tenir nos gouvernements responsables, consolider notre centrale syndicale et maintenir son intégrité, et améliorer la vie de chaque travailleur au Canada.
Lorsque j’ai lancé ma campagne électorale, j’ai dit : Je suis prête. Je suis toujours prête mais le défi devant moi, et devant nous tous, a fondamentalement changé. Le personnel infirmier et les travailleurs de la santé ont besoin d’une main forte et expérimentée pour faire pression et obtenir les changements tellement nécessaires. J’ai consacré ma vie à améliorer le travail du personnel infirmier et à améliorer notre système public de soins de santé. Aujourd’hui, ce n’est pas le temps, pour moi, de prendre une autre route. Simplement dit, je ne peux pas, en toute conscience, abandonner cette lutte pour améliorer le système canadien de soins de santé pendant que nous sommes au cœur même d’une pandémie.
À chaque personne syndiquée, à chaque syndicat affilié, aux nouveaux dirigeants du CTC et à son équipe exceptionnelle, je peux vous promettre ceci : je ne serai qu’à un appel Zoom de vous tous et, en qualité de fière présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, je serai toujours de votre côté.
Soyez prudents mes ami(e)s.
Avec ma solidarité inaltérable,
Linda Silas
Présidente
Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers