19 octobre 2020 (OTTAWA, ON) – Alors que l’on convient de plus en plus que le virus de la COVID-19 est transmissible par l’air, certains employeurs à travers le Canada refusent encore de fournir aux travailleurs de la santé l’équipement de protection individuelle dont ils ont besoin pour prévenir l’infection, ce qui contrevient aux ententes provinciales. C’est ce que déclarent des rapports reçus par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers de la part des syndicats dans la plupart des provinces.
« Je suis consternée de prendre connaissance de rapports de partout au pays, faisant état d’employeurs de la santé qui refusent encore les demandes de travailleurs pour avoir accès à l’équipement dont ils ont besoin pour rester en sécurité, » indique Linda Silas, présidente de la FCSII. « C’est une violation des ententes provinciales relativement à l’EPI, et c’est inexcusable étant donné que de plus en plus de personnes reconnaissent que le virus de la COVID‑19 est transmissible par l’air. »
De nombreux gouvernements provinciaux ont signé des ententes avec leur syndicat de la santé respectif, garantissant aux travailleurs le droit qu’on leur fournisse le niveau minimal de protection qu’ils exigent, en fonction de leur propre évaluation du risque auquel ils font face lorsqu’ils prennent soin d’un patient. Actuellement, toutes les provinces, à l’exception de la Nouvelle-Écosse et du Québec, ont conclu de telles ententes.
« Les employeurs n’ont pas le droit de violer les ententes provinciales relativement à l’EPI et de risquer la vie des travailleurs de la santé. Les gouvernements provinciaux doivent rapidement faire respecter les ententes lorsque les travailleurs signalent les employeurs violant leurs droits, » précise Silas.
Dans la plupart des provinces, les syndicats de soins de santé ont reçu des rapports des membres en première ligne, citant toute une série de problèmes pour avoir accès à l’EPI, tout particulièrement aux masques N95 ayant fait l’objet d’un essai d’ajustement, afin de prévenir l’infection à transmission aérienne. Parmi ces problèmes, notons : l’absence ou les quantités limitées d’EPI; le manque de formation et les masques qui ne sont pas convenablement ajustés (les rendant moins efficaces); la pression à ne pas utiliser certains EPI; et le refus catégorique d’employeurs à fournir l’EPI exigé par les travailleurs. La préoccupation la plus courante citée par les employeurs aux syndicats est l’approvisionnement.
« Nous sommes conscients que l’approvisionnement demeure une préoccupation, il est cependant inadmissible que les employeurs risquent la vie de leurs travailleurs de première ligne en rationnant l’EPI. Nous devons collaborer afin de nous assurer de la disponibilité des N95 et offrir une quantité plus élevée de protection homologuée, » explique Linda Silas.
Plus tôt ce mois-ci, la FCSII a publié un rapport, Vaincre la peur, révélant l’échec systémique du Canada à protéger les travailleurs de la santé du virus de la COVID-19. Les travailleurs de la santé représentent environ 20 pour cent des cas d’infections du Canada et 24 pour cent des cas au Québec.
« Les infirmières et infirmiers ainsi que les travailleurs de la santé demandent maintenant depuis 10 mois d’avoir simplement accès à l’EPI de base dont nous avons besoin pour rester en sécurité. Nous en avons assez des excuses. Être un travailleur de la santé en temps de pandémie ne devrait pas être synonyme d’une condamnation à mort, » a conclu Silas.
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La FCSII est la plus grande organisation infirmière au Canada. Elle représente près de 200 000 infirmières, infirmiers, étudiants et étudiantes en sciences infirmières. Elle se porte à la défense d’enjeux prioritaires dans le secteur de la santé et revendique l’engagement du gouvernement fédéral dans le secteur des soins de santé publics.
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