16 juin 2020 (OTTAWA, ON) – Première dans son genre, une étude sur les troubles mentaux chez le personnel infirmier du Canada a été publiée aujourd’hui. Elle révèle de graves symptômes généralisés d’ESPT, d’anxiété, de dépression, de burn-out, et autres. L’étude, Les symptômes de la maladie mentale chez les infirmières et infirmiers au Canada, commandée par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII), a été menée par les chercheurs Nicholas Carleton, Ph. D., et Andrea Stelnicki, Ph. D., de l’Université de Regina. Les données panacanadiennes ont été recueillies auprès de 7 358 infirmières et infirmiers autorisés (IA, IAA, IPA, IP).
« L’étude met en relief des taux alarmants de maladie mentale chez des milliers d’infirmières et d’infirmiers avant la pandémie. On peut seulement imaginer jusqu’à quel point ils sont plus élevés maintenant avec le stress vécu par le personnel infirmier devant lutter contre la COVID-19 », souligne Linda Silas, présidente de la FCSII.
Selon l’étude, le personnel infirmier affiche des taux élevés de symptômes de troubles mentaux :
« Les experts nous disent que ces chiffres sont plus élevés que ceux de la population générale et, dans plusieurs cas, plus élevés que les taux issus d’un sondage parrallèle mené auprès du personnel de sécurité, notamment agents correctionnels, pompiers et ambulanciers paramédicaux », précise Silas.
La principale source de stress extrême mentionnée par le personnel infirmier est le manque de personnel (83,4 %), ce qui signifie que le personnel régulier de base est insuffisant pour répondre aux besoins des patients. Les agresssions physiques sont le type d’incident traumatisant le plus souvent mentionné (92,7 %), et près de la moitié des infirmières (46,4 %) mentionnent avoir été exposées 11 fois et plus à des agressions physiques.
« La santé mentale de nos infirmières et infirmiers est mise à rude épreuve. Les résultats de l’étude suggèrent que l’exposition cumulative à des incidents potentiellement traumatisants sur le plan psycholoqique, et autres stresseurs au travail, est problématique pour le personnel infirmier. Les résultats mettent en lumière le besoin pressant d’accorder davantage d’attention au mieux-être des infirmières et des infirmiers du Canada, y compris leur santé mentale », mentionne Nicholas Carleton, Ph. D., professeur de psychologie clinique et directeur scientifique de l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique.
Silas conclut : « Les taux troublants de maladie mentale mis en lumière dans cette étude doivent être un appel à l’action, non seulement pour aider nos infirmières et infirmiers aux premières lignes mais pour régler les problèmes chroniques qui ont rendu les milieux de travail du secteur de la santé dangereux pour les travailleurs et nos patients. »
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